L'affaire Martinez Zogo continue de secouer les institutions judiciaires camerounaises. Selon un article exclusif de Jeune Afrique, le tribunal militaire de Yaoundé se trouve aujourd'hui dans une position délicate, confronté à des défis qui pourraient remettre en question son intégrité et sa crédibilité.
Au cœur de la tempête, Jeune Afrique révèle l'existence d'une ordonnance de mise en liberté provisoire controversée, datant de décembre 2023, concernant deux des principaux accusés dans l'assassinat du journaliste. Cette affaire a eu des répercussions importantes au sein même du tribunal, mettant en lumière des dysfonctionnements potentiels.
D'après les informations de Jeune Afrique, la gestion de cet épisode par le tribunal militaire soulève des questions. La mise à l'écart du juge d'instruction Sikati Kamwo et du greffier Jean Didier Nkoa, suite à la diffusion de cette ordonnance, aurait été menée de manière irrégulière selon certaines sources au sein du tribunal.
Jeune Afrique rapporte que le lieutenant-colonel Sikati, ancien commissaire du gouvernement auprès des tribunaux militaires de Bafoussam et Bamenda, aurait dû être reversé dans les effectifs du secrétariat d'État à la défense chargée de la gendarmerie avant d'être redéployé, ce qui n'a pas été le cas. Cette procédure inhabituelle est qualifiée par certains d'"affectation disciplinaire".
Le sort réservé au greffier Jean Didier Nkoa est encore plus préoccupant, selon les révélations de Jeune Afrique. Placé en garde à vue pendant une semaine, il aurait ensuite été libéré sans qu'aucune charge ne lui soit présentée, mais avec l'interdiction de reprendre son service au tribunal militaire.
Ces événements, comme le souligne Jeune Afrique, ont créé un malaise au sein du tribunal militaire de Yaoundé. Certains employés dénoncent en coulisses les nombreuses irrégularités qui ont entouré cette affaire, remettant en question les pratiques de l'institution.
Jeune Afrique révèle que le tribunal se trouve maintenant face à un dilemme. Trois options s'offrent à lui : reconnaître l'authenticité de l'ordonnance controversée, maintenir la thèse du faux, ou reporter sa décision sur cette question à la fin du procès. Chacune de ces options pourrait avoir des conséquences importantes sur la suite de la procédure et sur la crédibilité du tribunal.
Selon Jeune Afrique, l'enjeu pour le tribunal militaire de Yaoundé est désormais de trouver un moyen de ramener la sérénité au sein de l'institution. La prochaine audience de l'affaire Martinez Zogo, prévue le 21 octobre, pourrait être cruciale pour l'avenir du tribunal et sa capacité à mener à bien ce procès sensible.