Affaire Martinez Zogo : Tchoungang dénonce 12 infractions à la loi et réclame la libération d’Amougou Belinga

Maxime Eko Eko Jean Pierre Amougou Belinga Affaire Martinez Zogo Amougou Belinga et Eko Eko

Mon, 30 Sep 2024 Source: www.camerounweb.com

Dans un développement majeur de l'affaire Martinez Zogo, qui secoue le Cameroun depuis janvier 2023, le Bâtonnier Tchoungang a lancé une offensive juridique, mettant en lumière ce qu'il considère comme douze infractions flagrantes à la loi dans la conduite de l'enquête et des procédures judiciaires.

Lors d'une déclaration fracassante, Me Tchoungang a énuméré une liste d'irrégularités qui, selon lui, entachent gravement la légalité de toute la procédure :

1. Violation de domicile

2. Appropriation illégale de biens matériels

3. Garde à vue illégale

4. Perquisition illégale des domiciles de Mme Sarah Amougou et de Jean Pierre Amougou Belinga

5. Gardes à vue multiples et illégales

6. Tentative de régularisation des fautes de la première arrestation

7. Une enquête entachée de multiples irrégularités

8. Audition des suspects sans la présence de leurs avocats

9. Tentative de régularisation de faux en écriture

10. Requalification des charges contre Bruno Bidjang

11. Tenue des actes d'instruction par le greffier

12. Non-respect de l'ordonnance de mise en liberté signée le 1er décembre 2023

Face à ce qu'il considère comme un cumul d'irrégularités procédurales, Me Tchoungang a formulé trois demandes principales :

Premièrement, il exige la mise en liberté immédiate de ses clients, arguant que leur détention est basée sur des procédures entachées d'illégalité.

Deuxièmement, il appelle solennellement la cour à "rétablir la règle de droit", soulignant ainsi l'importance du respect des procédures légales dans une affaire d'une telle envergure.

Enfin, dans une demande qui pourrait avoir des répercussions importantes sur la suite de l'enquête, Me Tchoungang réclame la dissolution de la commission mixte mise sur pied par le Ministre d'État - Secrétaire Général de la Présidence de la République (MINETAT - SGPR).

Ces révélations et demandes interviennent à un moment crucial du procès, alors que l'opinion publique camerounaise et internationale suit de près cette affaire qui a profondément choqué le pays. L'assassinat de Martinez Zogo, journaliste connu pour ses enquêtes sur la corruption, avait suscité une vague d'indignation et ravivé les débats sur la liberté de la presse au Cameroun.

La stratégie de défense adoptée par Me Tchoungang, en mettant l'accent sur les violations présumées de la procédure, pourrait potentiellement rebattre les cartes de ce procès hautement médiatisé. Elle soulève également des questions cruciales sur la conduite de l'enquête et le respect de l'État de droit dans cette affaire sensible.

Alors que le tribunal examine ces allégations, l'issue de cette démarche pourrait avoir des implications significatives non seulement pour les accusés, mais aussi pour la perception de l'indépendance de la justice camerounaise et la confiance du public dans le système judiciaire.

Source: www.camerounweb.com