Lors de l'audience du 15 avril au tribunal militaire de Yaoundé, le juge Misse Njone Beaudoin a refusé de trancher sur la question de la double casquette de l'État dans l'affaire Martinez Zogo. Les avocats du lieutenant-colonel Justin Danwe, principal accusé et ex-cadre de la DGRE, ont demandé que les avocats du service de renseignement ne prennent pas part aux débats, arguant que la DGRE représente l'État.
Le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire de Yaoundé, Cerlin Belinga, a clarifié les propos du juge en affirmant que la question de la double casquette de l'État était prématurée et serait examinée au moment opportun.
La DGRE cherche à se constituer partie civile pour envoyer un message clair : l'État n'a pas donné d'instruction pour que des actes ignominieux soient commis par ses agents. Me Claude Assira, avocat de la DGRE, a déclaré que l'État n'a rien à cacher et souhaite que la vérité soit révélée lors des débats.
L'audience du 15 avril a été suspendue et renvoyée au 6 mai, date à laquelle la DGRE sera citée comme partie civilement responsable. Cette décision devrait relancer les débats et permettre la communication des témoins ainsi que l'ouverture des débats de fond. Le 29 avril, les différentes parties se réuniront pour s'accorder sur la question du passage des avocats au greffe du tribunal pour consulter le dossier, ainsi que sur le rythme des audiences et autres étapes préalables.
L'affaire Martinez Zogo, du nom du journaliste camerounais enlevé et assassiné en janvier 2023, implique plusieurs hauts responsables de la DGRE, le service de renseignement camerounais. Le caractère officiel des actes éventuellement commis par les accusés est au cœur des débats, et la décision de la DGRE de se constituer partie civilement responsable pourrait avoir un impact significatif sur le déroulement du procès.