Affaire Martinez Zogo et Culte du chef : Paul Biya tient à ses rituels

Paul Biya est au pouvoir depuis 40 ans

Sat, 8 Apr 2023 Source: www.camerounweb.com

Malgré l’affaire Martinez Zogo, du nom de ce journaliste camerounais froidement assassiné, qui secoue le Cameroun depuis plusieurs mois, Paul Biya tient à préserver son pouvoir et ses rituels. C’est ce que Jeune Afrique indique dans son nouveau dossier spécial consacré au Cameroun.

« Paul Biya avait-il vraiment le cœur à la fête, le 13 février dernier, jour de ses 90 ans ? Pour le savoir, il eût peut-être fallu interroger son épouse, Chantal, ou son fils aîné, Franck, qui ne le quittent plus d’une semelle lors de ses apparitions publiques. Ce jour-là, le Cameroun était horrifié par l’assassinat de Martinez Zogo, voix populaire de la radio Amplitude FM, sur les ondes de laquelle le journaliste dénonçait quotidiennement le fonctionnement mafieux des clans rivaux au sein du régime.Martinez Zogo, 51 ans, avait été kidnappé le 17 janvier à Yaoundé, et sa dépouille, atrocement mutilée, retrouvée cinq jours plus tard. Depuis, les Camerounais pressent le président de faire le ménage dans l’appareil d’État, même si cela risque de faire imploser le système », souligne Jeune Afrique.

En ce qui concerne le culte du chef, Jeune Afrique indique que Paul Biya n’a pas varié. « Il n’empêche, Paul Biya a sacrifié à la tradition en célébrant son anniversaire. Le Palais a convié quelques dizaines de personnes autour de la pièce montée offerte dans les jardins de la résidence de Mvomeka’a, où le président séjourne une partie de l’année. Autour de lui, le cercle des intimes, qui se resserre d’année en année autour du noyau familial, était au rendez-vous.Embarqués dans un véritable culte du chef, les partisans de « l’homme du 6 novembre 1982 » ont beau vanter ses qualités exceptionnelles, voire surhumaines, ils ne perdent pas de vue pour autant que, usure du temps oblige, les capacités de travail de leur héros ne sont plus ce qu’elles étaient.La soirée est donc l’occasion, pour les familiers du Palais, d’observer d’aussi près que possible les faits et gestes de ce président distant, voire absent du quotidien de ses compatriotes. Certains en profitent pour guigner des signes de perte d’autonomie, effet naturel du processus de sénescence…D’autres veulent se rendre compte par eux-mêmes que le président est lucide et, donc, que le pays est gouverné », précise le Magazine Panafricain.

Source: www.camerounweb.com