La vérité sur l’affaire Martinez Zogo tarde à se dessiner. Depuis la disparition du directeur de la radio Amplitude FM, une quinzaine d'agents de la Direction générale du renseignement extérieur (DGRE) ainsi que Jean-Pierre Amougou Belinga sont actuellement derrière les barreaux, soupçonnés de complicité dans cette atrocité. Mais des rebondissements tombent de semaines en semaines laissant planer le doute sur les personnes inculpées et placées en détention préventive et provisoire.
Dans une vidéo de Reporters sans frontières (RSF), la sœur du journaliste assassiné Martinez Zogo, son avocat, ainsi que celui du chef présumé du commando incarcéré dans le cadre de cette affaire, partagent leurs inquiétudes concernant l’avancée de l’enquête.
La famille de Martinez Zogo insiste sur la requalification du motif de "torture" en "assassinat" et demande une nouvelle autopsie pour éclaircir les circonstances du décès du journaliste. Pendant ce temps, les proches d'Amougou Belinga semblent anticiper sa libération prochaine, alimentant des rumeurs quant à une possible intervention politique. Des sources évoquent des efforts visant à assurer la libération d'Amougou Belinga, le principal suspect accusé d'être le commanditaire du meurtre du présentateur "Embouteillages".
A en croire Paul Chouta, Samuel Mvondo Ayolo, Directeur du Cabinet Civil à la présidence du Cameroun, serait activement impliqué dans cette démarche, sollicitant l'intervention du président Paul Biya et exerçant des pressions auprès du ministre de la défense. Cette stratégie implique également une communication renforcée des médias du groupe l'Anecdote en faveur du couple présidentiel pour présenter Amougou Belinga comme un allié de la propagande gouvernementale. Cependant, des questions se posent sur l'authenticité de ces actions et leurs motivations profondes.
Or, paradoxalement le lieutenant-colonel Justin Danwe, cité comme étant à la tête du commando responsable de l’horrible fin du journaliste, a clairement déclaré avoir agi sur les ordres de l’homme d’affaires Jean-Pierre Amougou Belinga. Cette connexion soulève des questions cruciales sur les motivations derrière l’assassinat de Zogo, qui a été enlevé suite à ses révélations explosives sur plusieurs scandales financiers touchant l’élite du pouvoir au Cameroun.
Aussi, un élément troublant de cette enquête est la disparition des relevés téléphoniques essentiels pour l’enquête. Les tentatives apparentes d’effacer des images de vidéosurveillance ajoutent une autre couche à cette intrigue complexe. Pourquoi ces preuves essentielles ont-elles été éliminées? Qui est vraiment derrière cette tentative de camouflage? La quête de la vérité sur le sort de Martinez Zogo est loin d’être terminée.