Le procès de l'assassinat du journaliste Martinez Zogo a connu sa deuxième audience le 15 avril au tribunal militaire de Yaoundé, au Cameroun. Selon les révélations de Jeune Afrique, les débats ont principalement porté sur la présence des avocats du service de renseignement et la constitution de ce service comme partie civile.
Le président du tribunal, Misse Njone Jacques Beaudoin, a rejeté la requête demandant une retransmission radio-télévisée du procès, invoquant la non-conformité d'un tel dispositif à la loi camerounaise. Il a également affirmé que le procès étant déjà public, tout citoyen avait accès à la salle d'audience pour suivre les débats.
La question de l'identité réelle de Martinez Zogo a également été abordée. Le magistrat militaire a déclaré que Martinez Zogo et Arsène Salomon Mbani Zogo pouvaient être considérés comme étant la même personne, conformément à la loi du 14 juin 1969 portant réglementation de l’usage des noms, prénoms et pseudonymes. Cependant, la cour reste ouverte à recevoir toute procédure d'inscription en faux des actes présentés par les avocats des ayants droit de Martinez Zogo.
Un débat houleux a eu lieu concernant la représentation des proches du défunt par deux équipes distinctes d'avocats. Le juge a décidé de ne pas trancher sur ce sujet, estimant que le débat autour de la détermination des parties civiles était précoce et interviendrait au moment opportun. Cette décision a provoqué une vive réaction des avocats de la défense et a également reporté le débat autour de la place qu'occupe la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE, renseignements camerounais) dans ce procès.
L'ancien directeur de la DGRE, Léopold Maxime Eko Eko, est sur le banc des accusés et soupçonné d'avoir participé à l'assassinat de Martinez Zogo. L'institution a exprimé son souhait de se porter partie civile, se considérant comme victime dans l'affaire. Cependant, les ayants droit du défunt contestent cette vision des faits et estiment que le service, dont sont issues 13 des 17 personnes accusées, devrait plutôt être cité comme civilement responsable dans la procédure.
Ces révélations de Jeune Afrique mettent en lumière les enjeux et les tensions entourant ce procès, ainsi que les questions cruciales concernant la responsabilité de l'État et de la DGRE dans l'assassinat du journaliste Martinez Zogo.