Affaire Martinez Zogo : une nouvelle éclate au tribunal militaire, des membres du gouvernement de Biya cités

Maxime Eko Eko Jean Pierre Amougou Belinga Affaire Martinez Zogo Cette décision fait suite à l’inscription de leurs noms sur les listes déposées

Wed, 17 Apr 2024 Source: Cameroun Actuel

Le procès dans l’affaire de l’assassinat du journaliste Martinez Zogo entre dans une nouvelle phase cruciale avec l’annonce de la convocation de hauts fonctionnaires de l’État en tant que témoins de la défense. Parmi eux, le secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, et le ministre de la Défense, Joseph Beti Assomo, seront appelés à témoigner au tribunal militaire lors de la prochaine audience prévue pour le 6 mai 2023.

Cette décision fait suite à l’inscription de leurs noms sur les listes déposées par les avocats de la défense et de la partie civile. Ces derniers cherchent à obtenir des éclaircissements sur plusieurs aspects clés de l’affaire, notamment sur l’ordonnance de renvoi du 1er décembre 2023. Selon des sources, le ministre de la Défense aurait été en contact avec le secrétaire général de la présidence de la République concernant cette ordonnance, suscitant ainsi des interrogations sur d’éventuelles interférences politiques dans le dossier judiciaire.

Les avocats de la partie civile ont également ajouté le ministre de la Justice, Laurent Esso, et le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, à leur liste de témoins. Ces derniers devront répondre à des questions sur leurs liens présumés avec l’homme d’affaires Jean Pierre Amougou Belinga, soupçonné d’être impliqué dans l’affaire.

L’affaire Martinez Zogo a déjà révélé des éléments troublants, notamment des allégations de manipulation politique de la justice. Le retrait du dossier des mains du juge Sikati, sans enquête ni passage devant un conseil de discipline, soulève des préoccupations quant à l’indépendance du système judiciaire.

Ferdinand Ngoh Ngoh, en particulier, est soupçonné par les avocats de la défense d’être le cerveau présumé de l’assassinat du journaliste. Des liens étroits entre la victime, le chef du commando et le coordonnateur de l’opération avec le secrétaire général de la présidence de la République ont été mis en évidence lors de l’instruction.

L’implication de Martin Savom, en tant que dernier contact connu de Martinez Zogo avant son enlèvement, ainsi que ses communications avec Ferdinand Ngoh Ngoh le jour des faits, renforcent les soupçons à l’encontre du haut fonctionnaire. Des notes d’informations et de renseignements transmises au chef de l’État semblent également étayer cette thèse.

Dans ce contexte, la comparution des hauts fonctionnaires cités au tribunal militaire soulève des enjeux majeurs quant à la recherche de la vérité dans cette affaire. Alors que la justice cherche à faire la lumière sur les circonstances de l’assassinat de Martinez Zogo, l’implication de personnalités politiques de haut rang souligne l’importance cruciale de cette affaire pour l’intégrité du système judiciaire et la lutte contre l’impunité.

Source: Cameroun Actuel