La guerre des clans a atteint son paroxysme dans l'affaire Martinez Zogo. Alors qu'on apprend que le PDG du groupe l'Anecdote auditionné dans les locaux du SED, l'on apprend que l'affaire sera bientôt entre les mains des juges qui décideront de la culpabilité de toutes les personnes suspectées.
En d'autres termes, le ministère de la Justice qui a comme chef le ministre d'Etat Laurent Esso, par ailleurs parrain d'Amougou Bélinga, est en train de récupérer l'affaire.
Pour plusieurs camerounais, il s'agit d'une récupération qui pourrait permettre à Amougou Bélinga de se sortir de cette affaire.
Avec cette information, l'on comprend mieux cette sortie de Martial Owona qui se expliquait que "le SED intervient comme un OPJ lorsqu'il agit sous les ordres du procureur de la République, dans le cadre d'une enquête judiciaire".
Ci-dessous la sortie de Martial Owona, l'un des cadres de Vision4
"Au Cameroun,les enquêtes sont diligentées par des Officiers de police judiciaire (OPJ),parmi lesquels le Secrétaire d'état à la gendarmerie ( SED)
Sauf que le SED intervient comme un OPJ lorsqu'il agit sous les ordres du procureur de la République, dans le cadre d'une enquête judiciaire.
Lorsqu'il ouvre une enquête sur instruction du pouvoir exécutif qui est sa hiérarchie directe, ça devient une enquête administrative sur laquelle on peut porter de forts soupçons de partialité.
Quand il y a perte en vie humaine, une enquête interne garantit rarement la manifestation de la vérité , dans un contexte de conflit connu entre différents protagonistes.
S'il y'a lieu de se méfier d'une enquête administrative a ce stade d'une affaire grave , les raisons sont les suivantes :
L'enquête judiciaire protège les preuves ,les pièces à conviction , les scènes de crime ou tous les lieux assimilables et toutes les informations pouvant servir à la manifestation de la vérité. L'enquête judiciaire prend donc des mesures de sûreté pour protéger les éléments de l'enquête.
Or l'enquête administrative n'applique la même rigueur méthodologique, pour faire simple elle expose les preuves à des exploitations douteuses.
L'enquête administrative oriente le résultat parce qu'elle désigne et délimite le nombre de suspects et elle exclue d'office des potentiels suspects. Par exemple, celui qui diligente une enquête interne a déjà décidé que les suspects sont dans un corps ou une corporation, il va donc concentrer l'enquête sur cette cible et tout faire pour trouver son coupable, parmi ses ennemis politiques habituels ? ...
Or l'enquête judiciaire n'a ni coupable préféré, ni non coupable certain quand on sait que le coupable peut être la personne la moins soupçonnée.
Elle permet donc d'explorer toutes les voies possibles, tous les potentiels suspects de près ou de loin sont exploités pour la manifestation de la vérité.
l'enquête judiciaire exploite les suspects évidents , et même ceux qui auraient intérêt à incriminer X ou Y.
Ce large spectre d'enquête, permet de maximiser les chances d'avoir toute la vérité,rien que le vérité et pas une vérité orientée.
Or étant entendu que l'enquête administrative ne prescrit pas des mesures de sûreté pour la sécurisation des éléments de l'enquête, elle favorise la falsification des preuves ,elle peut aider à faire disparaitre les preuves et les pièces a conviction , à la disparition des preuves et pièces à conviction. Une enquête administrative favorise plus facilement la fabrication des preuves.
Or une fois que les preuves matérielles ont été trafiquées, une enquête administrative peut également favoriser la fabrication de faux témoins.
Si encore,les services internes mandatés pour mener l'enquête sont dirigés par l'ancien collaborateur du mandant, qui doit sa nomination à son poste à celui qui demande l'enquête, a quoi faut-il s'attendre ?
Cependant, le Cameroun est dirigé par un Sage, un patriarche. Il finira par savoir de quel côté se trouve la vérité".