Alors qu'il était gardé au sous-sol de l'immeuble Ekang, le journaliste Martinez Zogo a été passé à plusieurs reprises à tabac et torturé de diverses manières. L'un des éléments de la DGRE qui a torturé le journaliste et probablement le même qui lui a porté le coup fatal est un adjudant. Il est actuellement à Kondegui.
Selon un haut gradé de la gendarmerie qui s'est confié à Reporters Sans Frontières (RSF), il s'agit d'un certain adjudant chef 'Djoda'. L'homme a été présenté dans un compte-rendu de RSF comme celui qui "a joué un rôle crucial" dans la torture. Il lui a coupé un oreille et lui a probablement fait beaucoup d'autres choses.
"Le présentateur d’“Embouteillage”, une émission de radio très populaire au Cameroun, est ensuite transporté dans l’immeuble Ekang, un bâtiment appartenant à Jean-Pierre Amougou Belinga, propriétaire du groupe de médias L’Anecdote et des chaînes Vision 4 Télévision et Télésud. Il n’en sortira pas vivant. “Au départ, le but n’était pas de le tuer”, explique, à RSF, l’un des membres du commando présent ce soir-là. “À un moment, je suis allé lui chercher de l’eau. À mon retour il avait l’oreille coupée.” Les actes de torture s’enchaînent. Ils sont d’une violence inouïe : coups, mutilations, sévices à caractère sexuel, peau de la plante des pieds arrachée…Et celle d’une source sécuritaire très proche du dossier qui penche plutôt pour un passage à tabac qui aurait dégénéré. Selon cette source, un homme, l’adjudant chef “Djoda” aurait joué un rôle particulier dans l’issue funeste de cette soirée du 17 janvier 2023. C’est ce militaire qui aurait coupé l’oreille du journaliste. Avec la douleur, Martinez Zogo se débat violemment. Le passage à tabac a-t-il dégénéré à partir de cet instant ? Le journaliste a-t-il été assassiné ?"
Ecrit RSF dans son compte-rendu.