Depuis l’Allemagne où il suit une formation, le journaliste et lanceur d’alerte Paul Chouta donne des détails sur l’affaire Muriel Blanche. Toutes les parties impliquées dans cette affaire seraient favorables à un dénouement heureux.
Suite à l'arrestation du jeune blogueur Raphaël Endeme Ekong qui séjourne en ce moment à la prison de New-Bell, j'ai entrepris des démarches auprès des différentes parties dans le but de faire une conciliation et fumer le calumet de la paix afin qu'il retrouve la liberté. Ainsi, j'ai discuté dans ce sens avec la maman de Raphaël, Murielle Blanche, l'avocat de Raphaël, Nathalie Koah et son avocat. On s'est trouvé parfois à faire des conférences téléphoniques.
Vendredi dernier, je discute avec Me Ndongue Corentin, l'avocat du blogueur et il me fait part des propositions qu'il juge nécessaire pour que toutes les parties s'entendent et que le mis en cause recouvre la liberté. Aussitôt, j'organise une autre conférence téléphonique avec Murielle Blanche l'avocat du blogueur pour qu'il les lui expose directement. Je m'abstiens de dévoiler ces propositions ici pour des mesures de discrétion et pour que cette démarche conciliante aboutisse. La conférence dure environ une quinzaine de minutes. Une fois Me Ndongue a parlé à Murielle Blanche, elle a tout de suite accepté cette main tendue et lui a demandé de rencontrer son avocat pour la circonstance.
Je contacte par la suite Nathalie Koah pour lui faire part de cela, elle-même n'y trouve aucun inconvénient. C'est d'ailleurs Nathalie Koah qui me passe le numéro de son avocat, Me Chouabou afin que je le communique à l'avocat de Raphaël pour qu'ils en discutent.
Il est donc question que l'avocat du blogueur rencontre celui Murielle Blanche et de Nathalie Koah leur faire un compte rendu et voir dans quelle mesure concrétiser ce qui a été convaincu avec leurs clientes.
C'est donc ainsi que hier lundi 19 juin 2023, les 3 avocats se rencontrent lors d'une audience à Douala. Dans un premier temps, l'avocat de Raphaël discute avec Me Chouabou, l'avocat de Nathalie Koah. Il lui fait part de la main tendue. Me Chouabou est favorable, à condition que ce qui s'est convenu avec sa cliente soit au préalable respecté. Nul part il n'a dit que Nathalie Koah allait retirer sa plainte sans ce préalable. Il est question qu'il se revoit plus tard pour en parler d'avantage, ce qui va bien évidemment dans le sens de l'apaisement.
Après cette entrevue, Me Ndongue se rapproche de Me Patrice, l'avocat de Murielle Blanche mais celui-ci exige avant toute chose, la lettre d'excuse. Ayant eu cette information, je prends attache avec Murielle Blanche pour en savoir plus, elle se montre plutôt surprise et me dit n'avoir pas discuté avec son avocat après la conférence, et précise qu'on s'était déjà entendu et tombé d'accord avec les propositions de l'avocat du blogueur lors de la conférence de vendredi. Tout ce qui porte à croire que l'avocat de Murielle n'avait pas été briefé sur les dernières conclusions entre sa cliente et l'autre partie. Une autre discussion entre Me Ndongue Corentin et lui est prévue imminemment. Ce qui donne un autre espoir pour la conciliation et par conséquent la libération du blogueur.
En l'état actuel des choses, ni les vacarmes, ni les jérémiades, ni le ramdam n'aideront Raphaël de la prison où il se trouve en ce moment. Au contraire c'est contre productif et joue en sa défaveur. Ceux qui utilisent cette affaire pour se régler des comptes ne l'aident pas. Qu'ils pensent à sa maman qui a perdu le sommeil et pleure nuit et jour. Aucun de ces gens n'a envoyé une seule bouteille d'eau à Raphaël à New-Bell.
Avec ma petite enquête, j'ai compris qu'il y a des gens qui tirent les ficelles dans l'ombre dans cette histoire. Et ces mêmes gens ont utilisé Raphaël qui se trouve dans les problèmes aujourd'hui. Je reviendrai dessus plus tard. Ce qui m'intéresse en ce moment c'est la libération de Raphaël.
Certes la conciliation est la seule arme à utiliser en ce moment pour mettre un terme à son séjour carcéral. Mais, en toute logique, aucune conciliation ne peut se faire sans la vérité. Il faut dire la vérité. Il faut être honnête. Le jeune Raphaël a fauté quelque part. Il a lui-même reconnu avoir fait certaines choses. L'aimer ou l'aider ne consiste pas à lui donner l'impression qu'il a bien fait. L'aimer c'est l'amener sur la bonne voie et non l'encourager dans la perdition.
Autant nous devons condamner les arrestations arbitraires qui sont monnaies courantes au Cameroun et qui incombe à la responsabilité des policiers et gendarmes qui le font, autant nous devons condamner le fait de parler ou s'attaquer à la sexualité d'une mineure de 12 ans sans défense. Cela risque l'exposer à un viol des regards et une destruction de son enfance. Le faire c'est être responsable et vrai. En 2017, j’avais été le principal lanceur d’alerte, malgré les coups que j'ai subis et les menaces sur ma vie privée, à dénoncer les tortures inhumaines subies par le jeune Ibrahim Bello -paix à son âme- au poste de police d’Ombessa. Je suis contre les détentions et les violations sur toutes ses formes .
Tout comme nous plaidons pour la libération de Raphaël, nous plaidons également pour la cause de la fillette dont la sexualité a été exposée à la merci du grand public.