Affaire Murielle Blanche : le blogueur Raphaël Ekong libéré

Il a présenté ses excuses à Muriel Blanche

Fri, 28 Jul 2023 Source: www.camerounweb.com

Comme nous l'annoncions il y a quelques jours, le tribunal de première instance de Douala-Bonanjo a finalement libéré le blogueur Raphaël EKONG ce 27 juillet après qu'il ait présenté une lettre d'excuse aux plaignants et que ces derniers aient retiré leurs plaintes. Il était en détention à la prison de New-Bell à Douala depuis 2 mois suite à 3 plaintes pour diffamation et autres. Parmi les plaignants, il y avait entre autres Murielle Blanche et Nathalie Koah.

« Cette issue favorable est le fruit d'une médiation que nous avons sacerdotalement menée lorsque nous avons été saisi par la maman du blogueur. Après investigation, il ressortait qu'il y avait des choses à reprocher au blogueur, que lui-même a d'ailleurs reconnue. Il était donc clair qu'un procès lui faudrait une condamnation et par conséquent la prison. C'est ainsi que nous avons juger bon d'opter pour la conciliation en engageant des pourparlers entre les différentes parties. D'un côté la mère et l'avocat de Raphaël, et de l'autre côté les plaignants (Murielle Blanche, Nathalie Koah et autre qui requiert l'anonymat) qui ont unanimement accepté cette main tendue », confie Paul Chouta.

Au procès du 22 juillet dernier, le blogueur a présenté sa lettre d'excuse et la partie civile a retiré sa plainte. L'initiative du désistement a été apprécié positivement tant pour les avocats, du mis en cause, du public qui était dans la salle d'audience mais aussi du procureur de la République qui n'a pas manqué de rappeler à sieur Ekong de profiter de la clémence qui lui a été accordée, de peur de se retrouver sévèrement puni en cas de récidive. Le juge a donc mis l'affaire en délibéré ce jeudi et l'a libéré.

Il faut dire que si cette affaire s'est envenimée c'est à cause de la tournure qu'elle a prise sur la toile. Certains, à travers leurs sorties, aggravaient plutôt la situation voulant absolument donner l'impression au jeune Raphaël qu'il a bien agi pourtant lui-même sait dans son âme et conscience qu'il est fautif quelque part. En février dernier, il avait été arrêté pour les faits similaires et a échappé à la prison en faisant amande honorable.

Les menaces et les posts à charge dans ce dossier lui a inutilement fait passer 2 mois en prison. C'est sa maman et sa famille qui souffraient et passaient des nuits blanches. Une simple reconnaissance et bonne foi aurait suffit et aurait évité qu'on en arrive là. Lorsqu'on est en erreur on demande pardon. C'est une grandeur et non une faiblesse. Tout compte fait, ça s'est achevé comme nous l'avons souhaité. Tout est bien qui finit bien. Maintenant au jeune Raphaël de s'assagir et de d'éviter les personnes qui le manipulent et tirent les ficelles dans l'ombre.

« Lorsque j'ai pris l'initiative de trouver un terrain d'entente entre les parties, certaines personnes, pour faisant diversion, ont trouvé une pirouette en ressuscitant l'affaire m'ayant opposée à Beyala. Il ne faut pas mélanger les choses. Mon cas et le cas de Raphaël sont bien différents. Je n'ai jamais présenté les excuses dans mon affaire parce que je ne me reprochait de rien. Si c'était le cas, je l'aurais fait sans qu'on ne me le demande. C'est mon éducation qui me l'oblige. Au contraire, j'étais un prisonnier politique. Il fallait trouver un prétexte pour me garder en prison parceque dans les couloirs du sérail, il se murmurait que je "dérange", au sein sociologique du terme bien-sûr », précise le journaliste.

« Pour me disculper, je suis d'ailleurs aller à l'antic chercher les preuves démontrant que les textes qui m'ont été attribués n'étaient pas de moi mais d'un certain Kand Owalski. L'une de ses preuves (le CD) a été curieusement détruite au greffe du tribunal de première instance de Yaoundé. En pleine audience, la procureure a affirmé devant le public que c'est moi Kand Owalski. Je prends à témoin Me Simh qui avait immédiatement arrêté la procureure, Me Meli, Serge Aimé Bikoi, Ernesto Yene etc qui étaient à cette audience ce jour. Alors c'est deux affaires biens distinctes. Rédiger une lettre d'excuse dans le cas d'espèce alors que je n'ai rien fait était donner une arme à mes adversaires pour me laminer », poursuit il.

« Pour un motif de diffamation, celà m'a valu une arrestation dans la nuit sans mandat d'amener ni convocation préalable, 27 procès, 2 semaines de garde à vue, 2 prisons (centrale et principale de Yaoundé), 2 ans de prison etc. Celui qui a les oreilles a compris. Malgré la mascarade judiciaire avec des décisions qui arrivaient pas sms, j'ai interjeté appel et saisi le groupe de travail des Nations-Unies sur les détentions arbitraires », se rappelle Paul Chouta

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