L'ancien Secrétaire Général de la Fédération camerounaise de football était ce jeudi 13 avril à la Cour d'appel au Centre, pratiquement au même moment que Jean Pierre Amougou Belinga.
Accusé de détenir illégalement, avec intention de falsification, l’original du procès-verbal de l’élection des vice-présidents de la fédération camerounaise de football, Parfait Siki, l’ancien secrétaire général de la Fécafoot a été incarcéré depuis octobre 2022.
Ce jeudi, le journaliste a pu se présenter devant le juge chargé de l'affaire pour laquelle il est en prison depuis plusieurs mois, après la plainte de Samuel Eto'o.
Le politologue Moussa Njoya a pris part à l'audience. Il fait un compte-rendu.
"Affaire Parfait Nicolas Siki Awono c/ Eto'o renvoyée au 27 avril 2023... Pour défaut de réquisitions du parquet ! Ce que j'ai admiré c'est le courage et la sérénité de mon frère, qui est resté jovial, malgré toute l'injustice que lui fait subir un individu qui estime qu'il a les bras longs de jour comme de nuit !
Car, comme nous tous présents à ses côtés, il sait pertinemment que quelle qu'en soit la durée de la nuit, le soleil apparaîtra...Et que même si le mensonge prend l'ascenseur, la vérité qui prend les escaliers finit toujours par triompher !", écrit-il.
L’affaire remonte à fin octobre 2022. Suite à la plainte du président de la Fecafoot, parfait Siki avait été interpellé et ensuite la procédure judiciaire a suivie.
Sauf que dans le cadre de la journée internationale des droits de l’homme 2022, Nouveaux droits de l’homme(NDH) dénonce des « vices de procédure » dans l’affaire comme « il convient de rappeler ici qu’au regard du droit international des droits de l’homme, le recours à la détention provisoire n’est légitime que lorsqu’il existe des motifs raisonnables de croire qu’une personne ayant commis une infraction, ne dispose pas d’un domicile connu et que la détention est nécessaire afin d’empêcher cet individu de prendre la fuite » a écrit l’ONG dans la déclaration.
« Faut aussi relever ici que Mr Parfait Siki a passé environ 8 jours en garde à vue et a été victime de mauvais traitements à la direction de la police judicaire. Pourtant selon les dispositions du code de Procédure Pénale, « le délai de garde à vue ne peut excéder 48h ».
Une mesure qui peut être renouvelée une fois. "Et si l’enquête nécessite un délai supplémentaire de garde à vue, il faut que ce délai soit prorogé par le procureur de la République. Ce qui, au regard des informations documentées par NDH, n’a pas été le cas dans cette affaire et nous pouvons donc clairement affirmer que M. Parfait Siki a été victime d’une garder à vue abusive », révèle NDH.
Dans la déclaration datant seulement du 10 décembre 2022, NDH-Cameroun «condamne, avec la toute dernière énergie, cette détention provisoire qui est, à tout point de vue du droit, une détention provisoire abusive ; condamne la mise en détention provisoire du journaliste et rappelle que cette détention porte fortement atteinte à présomption d’innocence et voies des libertés fondamentales. »
Ainsi, l’ONG internationale « joint sa voix à celle de la Fédération des éditeurs de presse(Fedipresse) et tous les professionnels des médias du Cameroun pour exiger la remise en liberté immédiate du journaliste et directeur de publication Parfait Siki Awono. »
« Dénonce d’instrumentalisation de la justice à ces fins personnelles et interpelle le ministre de la Justice sur le déroulement de cette procédure pour que le citoyen puisse jouir d’une justice impartiale et juste.»