Déclaration de l’ex directeur de Plut de Douala accusé de détournement de plus de cinq cent millions Fcfa.
La seconde affaire-Ministère public et État du Cameroun (Université de Douala) contre Bekolo Ebe Bruno et autres est pendante devant le collège des juges du Tribunal criminel spécial (Tes) depuis quelque temps.
Dans la première affaire contre l’illustre professeur dont le socle de l’accusation était le non reversement de la Tva à la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps), il a été acquitté pour faits non établis. Dans la présente cause, Bekolo Ebe est poursuivi pour détournement de biens publics (Dbp) en coaction et à titre personnel.
La procédure en cours est dans la phase de la Cross examination des accusés. À l’audience de céans, l’accusé Ayina Ohandja Louis Max, ancien directeur de l’Iut de l’université de Douala « a croisé le fer» avec le représentant du Parquet général (l’accusation). En effet, l’accusé Ayina Ohandja, ingénieur du génie civil de son état, est accusé de Dbp de la somme de Fcfa 534.607.140 au cours de la gestion académique 2008-2010.
À l’entame du contre interrogatoire, le Pr Ayina Ohandja a soutenu que le budget dont il avait la gérance, n’était pas des fonds budgétisés. Pour tout dire, selon l’accusé, il n’avait pas à requérir le visa du contrôleur financier ou de l’agent comptable. D’où la relance de l’accusation: «Les documents de la dépense doivent être portés à la connaissance de toutes les parties au procès».
L’accusation, sans baisser la garde, a demandé à l’accusé s’il y avait une entité d’où les fonds échapperaient au contrôleur financier et à l’agent comptable. Et de poursuivre: «Les fonds générés par la coopération ne sont-ils pas des fonds publics?».
Un peu coincé, le Pr Ayina Ohandja a déclaré qu’il était ingénieur du génie civil et non un juriste. En clair, le circuit classique d’une dépense publique n’était pas son credo. Mais, bien qu’acculé, il a plié sans rompre: «Aucune de ces dépenses incriminées n’étaient budgétisée dans le budget de l’université de Douala», a-t-il insisté.
La deuxième partie du contre-interrogatoire portant sur les comptes de l’Iut. Pourquoi avoir soustrait les comptes du visa du contrôleur financier et de l’agent comptable, juges de la sincérité et de la régularité des comptes? Les titres querellés ne figuraient-ils pas dans le répertoire de l’université? En réponse, le Pr a déclaré qu’il est question de cosignatures.
Excellé et dépité, il a lancé: «Ayina n’est pas un voleur, il n’a pas soustrait un compte». En gros, l’accusation a voulu savoir quelle valeur l’accusé donnait aux pièces des dépenses ne portant ni le visa du contrôleur financier, ni celui de l’agent comptable. En toute réponse, le Pr a déclaré: «Nous sommes en plein régime interrogatoire».
In fine, pour sortir, Me Eteme, conseil du Pr Ayina Ohandja, a déclaré: «Le ministère public ne doit pas limiter son réquisitoire au ’’Marteau’’». Pour dire, en un ou en plusieurs mots que «le protecteur de la loi doit requérir à charge et à décharge». Le prochain face à face sera entre le Pr Bekolo Ebe, l’accusé principal dans cette cause et le Ministère public.
En tout état de cause, les trois accusés comparants, Bekolo Ebe, Ayina Ohandja et Mboutou, bénéficient encore de la présomption d’innocence (cf. art. 8 (al.1) du Code de procédure pénale. Les accusés Pokem Jean-Pierre, intendant principal des restaurants de l’université de Douala et Akama Ruben Fon, agent comptable à l’époque des faits, non comparants, sont en fuite.