Le 4 juin 2015, le décision N°00015/CNC du Conseil national de la communication (Cnc) que dirige le journaliste Peter Essoka en sa qualité de vice-président et « président par intérim » annonçait la suspension d’un certains nombres de médias et de journalistes camerounais. La chaîne de télévision panafricaine écopait alors d’un mois de suspension, tandis que deux de ses journalistes à savoir Juliana Magne Tadda et Bachir Ladan, écopaient de six mois de suspension.
Quelques jours après la tombée de ces sanctions non suivies à l’époque d’une quelconque notification de procès-verbal, un responsable de la chaîne Afrique média, Albert Patrick Eya’a, avouait sur la chaîne privé concurrente Canal 2 International que le média qu’il représente avait bel et bien été reçu par le Cncn et prenait note de la suspension, mais n’entendait pas la respecter ; aucun procès-verbal ne leur ayant été servi « à ce jour ».
De son côté, le Cnc qui était tourné en bourrique dans les médias pour ses sanctions semblables à un coup d’épée dans l’eau s’était contenté de dire par la voix de son président par intérim, Peter Essoka, que « le rôle du conseil était de veiller sur l’éthique et la déontologie de la profession », mais que c’est aux autorités territorialement compétentes que revenaient la tâche d’appliquer les sanctions infligées. C’est chose faite désormais depuis l’après-midi de ce jeudi 6 août 2015.
« La sanction pour la Tv c’est un mois, nous avons pris cette décision depuis juin, alors on attendait l’application de cette décision parce que c’est l’administration qui devait le faire. Le sous-préfet de Yaoundé II a fait son travail, la télévision a été scellée, mais jusqu’aux dernière nouvelles, on nous dit qu’ils continuent à émettre. Donc on est en train de prendre des mesures pour voir si c’est une défaillance, on saura exactement ce que ferra l’administration. Le conseil veille sur l’éthique et la déontologie de la profession. Afrique Média a été trouvée en défaillance de tous ces principes du journalisme. C’est pour cette raison qu’ils ont été suspendus. Il y avait deux journalistes qu’on a suspendus pendant six mois, et puis leur station ou leur chaîne pour un mois », a déclaré au micro de la Crtv Centre, le poste national, Peter Essoka.
A l’origine de la sanction infligée à Afrique Média au mois de juin dernier, des accusations de « récurrence des dérapages professionnels » du fait de la présence à maintes reprises sur le plateau de la télévision dite panafricaine, d’invités accusés d’avoir « proféré des accusations non justifiées et des appels à la haine susceptibles de porter atteinte à l’image et à l’honneur de personnalités, d’institutions et pays étrangers ».
Plus de deux mois après donc, les scellées ont finalement été posé sur les installations de Afrique Média par le commissaire de police Evelyn Ngoe Besumbu accompagné de ses éléments, sur instruction du sous-préfet de l’arrondissement de Yaoundé II et en présence de Gustave Sing, le directeur d’Afrique Media.