Deux enquêtes sont à pied d’œuvre pour faire la lumière sur cette affaire qui secoue l’hôpital central. Le père de la victime sera entendu ce 4 octobre 2021 au commissariat central N°1 de Yaoundé.
Innocent Medjo, le père du jeune de 22 ans décédé dans les circonstances troubles le 19 septembre 2021 sera entendu ce 4 octobre par les enquêteurs du commissariat central N°1 de Yaoundé. C’est dans le cadre d’une enquête préliminaire suite à une plainte déposée la semaine dernière contre l’hôpital central de Yaoundé. Dans la plainte déposée par la famille, les responsables de l’hôpital central de Yaoundé sont soupçonnés de mutilation du corps de la victime.
Le père de la victime que nous avons contactés ce 4 octobre affirme : « Je serai entendu dès 9 h au commissariat, après l’audition, je vais aller rencontrer le procureur de la République pour, communiquer le nom du médecin légiste qui va représenter la famille en ce qui concerne l’autopsie. Après le tribunal, j’irai enfin rencontrer le docteur Zoa, inspecteur au Minsanté chargé de conduire la commission d’enquête mise sur pied par le ministre de la Santé publique ». Après le passage du père de la victime, les responsables de l’hôpital central seront également auditionnés par les enquêteurs du commissariat
Suite au décès du jeune Hilaire Ayissi Mengue survenu après avoir subi une deuxième opération chirurgicale suite à un poignard reçu au niveau du dos, deux enquêtes sont désormais à pied d œuvre pour déterminer les causes du décès.
En ce qui concerne l’enquête judiciaire, suite à la manifestation du 24 septembre devant la direction de l’hôpital central de Yaoundé, le corps de Hilaire Ayissi Mengue a été scellé pour besoins d’enquête. La semaine dernière, la famille a déposé une plainte contre les responsables de l’hôpital central de Yaoundé.
Depuis le 28 septembre 2021, une autre enquête administrative a été mise sur pied par le ministre de la Santé publique.
Ladite enquête sera conduite par Dr. Yves Mathieu Zoa, l’inspecteur général des services médicaux et paramédicaux au ministère de la Santé publique. En attendant les conclusions des enquêtes, le domicile du père de la victime continue de recevoir la visite des proches et personnalités. Le ministre de la Santé publique est allé rencontrer la famille le 28 septembre.
Tous pour une enquête indépendante
Vendredi 1er octobre 2021, Denis Emilien Atangana, le président du Front des démocrates camerounais a rencontré le père de la victime : « je suis inquiet de l’enquête administrative mise sur pied par le ministre de la Santé publique par ce que ce n’est pas la première fois que l’hôpital central de Yaoundé fait face à plusieurs dénonciations liées au vol des nouveaux nés. Les enquêtes prescrites par la tutelle n’aboutissent toujours à rien. J’ai peur que cette fois ci l’enquête annoncée soit classée sans suite », affirme Denis Emilien Atangana.
Jean Bahebek, médecin, chirurgien orthopédiste, ancien chef de traumatologie à l’hôpital central de Yaoundé fustige la réaction de l’Ordre national des médecins du Cameroun. « L’ordre national des médecins du Cameroun a fait du corporatisme au lieu de défendre les malades pour lesquels les médecins ont prêté leur serment d’Hypocrate, l’Ordre est allé défendre les brebis galeuses qui sont dans notre profession sans toutefois avoir la version des faits de la famille » souligne l’enseignant de médecine.
C’est le 10 septembre 2021 que Hilaire Ayissi Mengue a été conduit à l’hôpital central de Yaoundé suite alors qu’il venait d’être poignardé au dos au cours d’une bagarre. Arrivé aux environs de 13h, c’est à partir de 19h que le patient a été pris en charge. Les membres de la famille expliquent que le retard dans la prise en charge se justifie par l’absence des moyens financiers.
« Le médecin a prescrit une radio et une échographie après l’analyse des résultats de deux examens, il nous a été dit qu’aucun organe vital n’avait été touché et qu’il fallait seulement recoudre la plaie et nous sommes, repartis à la maison.
Le 14 septembre, le malade a commencé à se plaindre des douleurs au niveau de l’abdomen, le médecin a de nouveau prescrit une radio et une échographie. A la lecture des résultats, il a décidé de l’opérer et son opération s’est déroulée avec succès au point où le malade se portait déjà mieux.
Dans la nuit du 17 septembre, un autre médecin est venu faire les prélèvements sanguins et nous informe qu’il faut que le malade rentre d’urgence au bloc opératoire. On est revenu avec lui de la salle de l’opération avec des bandages partout même au niveau des cuisses », explique un membre de la famille.
Le Pr. Pierre Joseph Fouda, directeur l’hôpital central affirme : « Ce patient est arrivé le 10 septembre après avoir été poignardé. Il est revenu le 14tlans avec une infection abdominale, il a été. opéré parce qu’il avait une plaie-du colon. La première opération s’est bien déroulée.
On a mis le gros intestin à la peau parce qu’on ne peut pas faire des sutures dans un milieu infecté le temps pour que le malade récupère. Deux jours après cette intervention, on s’est rendu compte que les tissus au niveau de la peau se sont infectés. Le malade est rentré au bloc opératoire pour enlever ces tissus infectés. Le malade est décédé parce que c’était une infection généralisée ».