Un épisode tumultueux secoue le paysage politique camerounais, avec le sous-préfet de Kribi 2 traduit en justice pour avoir émis un arrêté interdisant le congrès du Parti Camerounais pour la Réconciliation nationale (PCRN). Cette affaire, survenue le 23 novembre 2023, soulève des questions cruciales sur la légalité de l'intervention administrative dans les affaires internes des partis politiques.
Initialement, le sous-préfet avait accordé au PCRN un récépissé de déclaration de manifestation pacifique pour son congrès prévu du 15 au 17 décembre au quartier Elabè à Kribi. Cependant, un revirement soudain a conduit à l'interdiction, justifiée par des "dissensions internes susceptibles de troubler l'ordre public". Le PCRN, dirigé par le député Cabral Libii, conteste vigoureusement cette décision, qualifiant l'argument d'infondé.
La situation politique au sein du PCRN est exacerbée par les ambitions de Robert Kona, co-fondateur du parti, de reprendre les rênes. Le président actuel, Cabral Libii, a réagi avec prudence, appelant au "dialogue et à la réconciliation". Les résolutions du Bureau politique du PCRN soulignent les efforts déployés pour résoudre les dissensions, avec trois commissions de dialogue envoyées auprès de Robert Kona.
Cependant, le contentieux persiste, avec Robert Kona annonçant son intention de comparaître au tribunal de première instance de Kaélé le 4 janvier pour réclamer la présidence du PCRN. Il soutient que le congrès extraordinaire de Guidiguis, lors duquel Cabral Libii a été élu président, n'était qu'une simple réunion. Cette bataille juridique promet de susciter l'intérêt national alors que le PCRN lutte pour surmonter ses divisions internes et préserver son rôle dans la scène politique camerounaise.