En représailles de la mort d’un présumé braconnier par un écogarde, les populations de Somalomo et d'Ekom ont brûlé le Centre de recherche du patrimoine mondial de l’Unesco.
Jusqu’à lundi 08 mai 2017 dans la soirée, les éléments de la compagnie de gendarmerie d’Abong-Mbang, chef-lieu du département du Haut-Nyong à l’Est étaient encore sur le terrain à Somalomo, unité administrative de ce département, situé à près de 100 km d’Abong-Mbang. Ils ont bouclé la réserve de biosphère du Dja.
Leur descente sur le terrain dimanche dernier sur instruction de Godlive Mboké Ntua, préfet du Haut-Nyong, fait suite aux affrontements meurtriers entre des présumés braconniers en provenance de Somalomo et une équipe de patrouille de lutte anti braconnage en provenance de Meyomessala, de l’autre côté de la réserve dans la région du Sud.
Au cours de ces affrontements au village Ekom, situé à 40 km de Somalomo dans la réserve, vendredi 06 mai 2017, le nommé Alexandre Eddy Aléakonou, originaire de Somalomo dont l’âge n’as pas été révélé a trouvé la mort après avoir reçu des balles tirées par un écogarde. «Ils étaient soupçonnés d’être les braconniers parce qu’ils avaient effectivement les gibiers entre leurs mains. Le corps de la victime a été ramené et enterré au village», rapporte une source proche du dossier.
En représailles à cet «assassinat», les populations de Somalomo et celles du village Ekom prises de colère ont investi les installations de la réserve notamment la plateforme de recherche de Boamier, située à une trentaine de km de Somalomo. Les manifestants en furie ont incendié ce Centre de recherche construit par les Américains.
«Tout le matériel de recherche notamment les GPS, les ordinateurs fixes, les laptops et les documents ont été réduits en cendre», affirment des sources en provenance de Somalomo. Dans la même lancée, les écogardes en fonction au poste forestier d’Ekom et du Centre de recherche de Boamier ont été sauvagement bastonnés. Le cas de la nommée Emilienne Ngosom apprend-on, reste très inquiétant.
Sur le terrain, plusieurs suspects sont interpellés et conduits à Abong-Mbang pour exploitation. Cette situation de crise a été confirmée par Emmanuel Péguy Essimbi, délégué départemental des forêts et de la faune du Haut-Nyong.
Rappelons que la réserve de biosphère du Dja a été déclaré patrimoine mondial par l’Unesco en 1987. Au départ, les Ong avaient sensibilisé les populations sur le braconnage et initié des projets de développement en leur faveur.
«Les populations avaient effectivement abandonné le braconnage et beaucoup ont volontairement déposé leurs armes à la conservation et travaillaient comme guide et étaient payés. Malheureusement, depuis quelques temps, ces projets ne fonctionnent plus.
C’est pourquoi ces populations se sont retournées à nouveau vers la forêt pour chercher un moyen de subsistance en tuant les animaux», déclare un environnementaliste.