Affaire Afrique Média: Mésentente entre le CNC et le Mincom

Le 2 octobre dernier, le ministre de la Communication Issa Tchiroma a adressé une correspondance au vice-président du Cnc, intitulée : « Levée de la mesure de suspension temporaire prise à l’encontre de la chaîne de télévision Afrique Média ».

Le Mincom instruisait le Cnc de « faire ordonner la levée de la mesure objet de la décision N° 00015/Cnc du 04 juin 2015 portant suspension temporaire de la chaîne de télévision Afrique Média ». Issa Tchiroma Bakary rappelait également que « la mesure sus-citée dont l’application a fait l’objet d’une apposition de scellés sur les installations de ladite chaîne en date du 06 août 2015, est arrivée à expiration depuis le 05 septembre 2015 ».

L’instruction du Mincom n’aurait pas été bien accueillie au Cnc. A en croire le quotidien Mutations parution du jeudi 8 octobre, c’est par voie de presse que les membres du Conseil national de la communication (Cnc) ont appris la nouvelle de la levée de suspension de la chaîne de télévision Afrique Média. Toute chose mal appréciée. Le journal révèle que Peter Essoka, vice-président du Cnc a adressé une correspondance mardi pour s’insurger contre l’acte de Issa Tchiroma Bakary.

« Cette lettre visait à signifier au Mincom qu’il n’a pas compétence de lever cette suspension. De 2, il s’agissait de lui rappeler le principe du parallélisme des formes, lequel veut que c’est celui qui suspend qui lève également la suspension. De 3, il devait savoir qu’il crée du désordre dans le travail que nous essayons de mener », a indiqué une source du Cnc à Mutations tout en précisant que le Cnc a été créée pour éviter au gouvernement d’être à la fois juge et partie dans la veille de l’offre médiatique.

Pour l’heure, les scellés continuent d’être visibles au siège de la télévision au quartier Tsinga à Yaoundé. Au lendemain de la fermeture de ses locaux, le 04 juin 2015, Afrique Média avait décidé de s’installer au Tchad et en Guinée Equatoriale et d’y émettre. Selon Journal du Cameroun, un nouveau directeur avait même été nommé au Tchad en la personne de Kémi Seba, essayiste panafricaniste.