"L’Afrobasket 2015 a été une réussite». Cette phrase lâchée par Hamane Niang, le président de la branche Afrique de la Fédération internationale de basketball association (Fiba) n’est pas qu’un compliment. C’est aussi le constat de dix jours d’un tournoi réussi tant sur le plan organisationnel que concernant l’aspect sportif. Le 11è titre du Sénégal n’est d’ailleurs pas un fait de hasard.
Un autre symbole de cette réussite, c’est le parcours héroïque des Lionnes. Avant le début du tournoi, Alain Zédong et ses filles étaient présentés comme des outsiders. Surtout après la 5è place obtenue quelques jours auparavant aux Jeux africains. Mais Amina Djonkou et ses partenaires ont déjoué tous les pronostics, se hissant en finale avec un parcours sans faute jusqu’à la défaite face au Sénégal.
On aurait donc pu dire premier test grandeur nature réussi par le Cameroun. Notre pays qui va encore abriter d’autres compétitions continentales telles que la Can féminine 2016 et la Can masculine 2019. Mais c’était sans compter avec les réalités locales. Si très peu de couacs ont été enregistrés pendant la compétition, une vraie crise est née depuis la clôture.
Et comme très souvent, le problème tourne autour de l’argent. 48 heures après leur toute première finale en 24 éditions de l’Afrobasket, les Lionnes restent bloquées dans leur hôtel (Mont-Febe) à Yaoundé. La raison, elles boudent la somme de 2 millions de francs proposée à chacune comme primes par le gouvernement. Les joueuses en demandent au moins 15.
Les tentatives d’explications du régisseur de la compétition et des responsables du ministère des Sports et de l’éducation physique (Minsep), n’y ont rien fait. Les filles campent sur leur position. «Elles ont le sentiment qu’on ne les respecte pas. Les Nigérianes qui ont terminé 3è ont reçu chacune 20 millions de francs pendant qu’on propose aux Lionnes vice-championnes 2 millions chacune, une vraie insulte», s’insurge une source proche des joueuses.
Une patate chaude que lègue Adoum Garoua au nouveau patron des sports, Pierre Ismaël Bidoung Mkpatt. Jusqu’au moment où nous mettions en ligne, les discussions étaient au point mort.
A côté de cette revendication, s’ajoute la colère des volontaires. Il s’agit de jeunes Camerounais recrutés par l’organisation le temps de la compétition afin d’aider les responsables de Fiba dans l’accueil et l’orientation des supporters et des médias, la distribution des fiches de statistiques aux journalistes et la sécurité dans à l’intérieur du Palais des sports.
«Il nous avait été promis 5 000 francs par jour comme frais de taxi. Cet argent nous a été remis pendant 3 jours et puis plus rien. Nous avons approché les responsables de la Fecabasket qui ne disent rien», se plaint l’un des volontaires. Contacté, un responsable de la Fecabasket dédouane l’équipe fédérale. «Nous leur avons reversé ce que Fiba a donné», a-t-il laconiquement réagi.