C’est l’une des recommandations fortes prises par Paul Atanga Nji, ministre de l’Administration territoriale (Minat), lors de la première conférence semestrielle des gouverneurs lundi 17 juillet à Yaoundé.
Gare aux hors-la loi et autres bandits de grand chemin ! Les jours qui viennent s’annoncent sombres pour ces individus qui troublent le quotidien des pauvres camerounais. C’est en tout cas la promesse à eux faite par Paul Atanga Nji à l’ouverture des travaux de la Conférence des gouverneurs. Informé de la météo de l’insécurité sur l’étendue du territoire camerounais, le patron de l’Administration territoriale déclare une chasse à l’homme à ces ouvriers du chaos qui sèment la terreur de jour comme de nuit. « La traque des criminels qui agissent en bandes organisées va s’intensifier dans les 10 régions du pays. C’est une haute instruction du chef de l’État », dixit le Minat qui souligne pour que nul n’en ignore, que les autorités administratives ont « l’impérieux devoir » de protéger les citoyens et leurs biens. « Les bandits de grand chemin doivent comprendre qu’ils n’auront jamais où se cacher dans notre beau pays, car les forces de maintien de l’ordre, sous la coordination des autorités administratives, sont plus que jamais déterminées à les traquer et à les mettre hors d’état de nuire », argue Atanga Nji, conscient que le taux de criminalité est à la hausse ces six derniers mois. Ce n’est donc pas anodin que celui qui est par ailleurs Secrétaire permanent du Conseil national de la Sécurité, a inscrit cette préoccupation comme une priorité dans l’agenda des « chefs-terre ». Entre agressions à main armée, assassinats, enlè- vements, braquages et autres atteinte à la sécurité, le pays est devenu otage de cer- tains individus aux desseins funestes. A preuve, « au cours du semestre qui s’achè- ve, nous avons constaté une hausse sensible de la criminalité en zones urbaines et péri-urbaines. Les agressions dans les taxis de ville par de faux passagers qui sont complices de certains chauffeurs véreux sont récurrentes, les conducteurs de mototaxi qui agressent et tuent les pai- sibles citoyens, ainsi que les assassinats et les braquages à domicile qui sont réguliè- rement signalés », a fait remarquer la tutelle des gouverneurs de régions qui est par ailleurs un maillon important dans la chaîne du renseignement puisqu’il a la mainmise sur les rapports produits par la Police et la Gendarmerie. Sans oublier ceux des chefs de circonscriptions adminis- tratives.
Mesures draconiennes
On se souvient qu’en mai dernier, Paul Atanga Nji avait annoncé des « mesures draconiennes pour éradiquer les activités criminelles qui rôdent autour du transport urbain et interurbain », en raison de la recrudescence des agressions dans les transports urbains par taxi et mototaxi dans la capitale. Parmi ces mesures, il citait notamment l’identification désormais obligatoire des conducteurs de taxi et mototaxi et les propriétaires qui mènent ces activités alors que le gouvernement peine depuis des années à assainir la pro- fession de mototaxi au Cameroun. Ce sec- teur d’activité, né du chômage des jeunes et de l’absence des transports publics, est régulièrement accusé d’être le repaire de malfaiteurs. Les autorités locales regrettent en effet que plusieurs de ces engins à deux roues ne soient pas immatriculés, ce qui rend difficile leur identification. Le Minat affir- me qu’il est temps de «mettre de l’ordre» dans ces activités et requiert la « franche» collaboration des syndicats et des populations. « Je tiens à dire ici tout haut que les caméras invisibles de la police et de la gendarmerie sont aux trousses des bandits de grand chemin, des assassins, des braqueurs et des vendeurs de drogue. Les filets de la police et de la gendarme- rie sont tellement vastes que les malfai- teurs n’ont et n’auront jamais le moindre espace pour se cacher», soutient-il.