'Ahmed Abba est détenu dans le cadre de loi antiterrorisme'

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Tue, 3 Nov 2015 Source: agenceecofin.com

On en sait un peu plus sur les motifs de l’arrestation du journaliste Ahmed Abba. Le correspondant-pigiste de Radio France International en langue haussa a été arrêté en juillet 2015 dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, par les forces de sécurité.

Le ministre de la Communication du Cameroun, Issa Tchiroma Bakary, a accordé une interview à RFI et au quotidien national « Cameroon Tribune », dans laquelle il laisse entendre que le journaliste est détenu depuis 3 mois dans le cadre de la loi antiterrorisme.

« S’il n’y avait pas des faits suffisamment convaincants, on ne l’aurait pas gardé un seul jour. Et cette détention obéit aux dispositions de la loi anti-terroriste », a déclaré Issa Tchiroma Bakary. Même s’il s’abstient de dire ce qui est concrètement reproché à Ahmed Abba, le ministre camerounais annonce des poursuites judicaires contre ce dernier.

« Monsieur Ahmed Abba n’a pas été arrêté du fait de l’exercice de sa profession de journaliste correspondant de RFI. Lorsqu’on saisira les tribunaux, le parquet, à son tour, remettra le dossier au juge d’instruction. Qu’il s’agisse donc de l’enquête menée au niveau de la gendarmerie comme au niveau de l’instruction, monsieur Ahmed Abba fera valoir ses droits conformément à la loi (…) Ce procès sera un procès public (…) Mais comme les faits sont têtus, ce n’est pas l’oratoire d’un avocat, quel que soit son talent, qui pourra travestir les faits », a prévenu Issa Tchiroma.

Le ministre répond aussi à Me Charles Tchoungang, l’avocat du journaliste, qui se plaint de n’avoir jamais été en contact avec son client. « Nous nous trouvons dans la phase où le moindre contact avec toute autre personne risque de brouiller des pistes ou de brouiller les cartes. Je vous dis que grâce à son exploitation (Ahmed Abba, ndlr), nous avons déjoué des intrigues, nous avons déjoué des plans. C’est quelque chose de merveilleux pour nous. Son avocat aura accès à lui lorsqu’au terme de son exploitation, il sera remis, par exemple, à la gendarmerie pour l’enquête conformément à la loi anti-terroriste », a expliqué Issa Tchiroma. Il assure que le journaliste se porte « très bien, surtout en santé ».

Source: agenceecofin.com