Selon ce cadre du Social Democratic Front (SDF), le Chairman a tout de même laissé apparaitre certains éléments qui pourraient conduire à penser qu’il pourrait ne pas être candidat à sa propre succession pour le prochain congrès. Il s’est exprimé au journal de 7 heures ce mardi 16 janvier 2018 sur Radio Equinoxe.
Durant ce congrès du NEC tenu le week-end dernier à Bamenda, qu’est-ce que John Fru Ndi a exactement dit à propos de son avenir à la tête de votre parti et de l’élection présidentielle de 2018 ?
Non, écoutez, on a abordé principalement deux sujets. Le premier, comme vous l’imaginez bien, sur la crise anglophone et le second sur la préparation de notre congrès qui aura lieu comme vous l’avez rappelé entre le 22 et le 23 février 2018. Maintenant, c’est vrai que le président national Ni John Fru Ndi a exprimé son sentiment sur l’exercice du pouvoir et l’usure du pouvoir. Il a fait part du fait qu’il n’a pas toujours été en pleine forme ces dernières années.
Il a subi quelques opérations chirurgicales qui ne l’ont pas laissé complètement en forme comme il l’a été auparavant. Il a fait part de sa volonté de continuer à parcourir le terrain comme il le faisait il y a quelques années et qu’il doutait un peu de la même forme qu’il puisse afficher dans les années à venir. Il s’est exprimé sur son état de santé et donné le sentiment que parfois il faut savoir quitter les choses.
Est-ce que cette sortie du SDF sur l’alternance au sein de votre parti rassure le courant réformiste qui estimait qu’il fallait renouveler les institutions du SDF ?
Ça n’a rien à voir avec les réformes. Je pense qu’il s’agit d’abord d’un homme qui a exprimé un sentiment, le sentiment de continuer à régner aux destinées du parti, il a eu le sentiment personnel que son état de santé pourrait passer avant l’exercice du pouvoir. Dans ce cas-là, il a pensé qu’il était peut-être nécessaire de réfléchir à ne plus se représenter soit à la tête du parti, soit à être candidat pour l’investiture du parti.
Et donc, Célestin Djamen, il n’est pas exclu qu’à l’issue des travaux du prochain congrès, le SDF ait un candidat autre que John Fru Ndi à l’élection présidentielle de 2018 ?
Oui, on pourrait tirer cette conclusion du message qu’il a porté samedi dernier lors de la réunion du NEC. Mais je veux dire qu’il n’a pas affirmé de manière péremptoire ou de manière évidente. Ce qui est sûr c’est qu’il a laissé apparaitre certains éléments qui pourraient conduire à penser qu’il pourrait ne pas être candidat à sa propre succession pour le prochain congrès…
Maintenant, il ne faudra pas mélanger avec la désignation de notre candidat pour la prochaine élection présidentielle qui se passe comme vous le savez selon nos statuts à travers un congrès extraordinaire. Mais là-dessus, on attend des précisions si le chairman estime finalement qu’il ne peut plus être candidat pour l’investiture du parti, je pense que de manière officielle, il le fera savoir tout simplement.
Il faut qu’on suspende un tout petit peu notre appétit à vouloir toujours interpréter, ou se passer pour l’exégète du chairman. Ce qui est sûr que pour la première fois, il a exprimé la possibilité de ne pas pouvoir être candidat à sa propre succession.
On va sortir par cette autre actualité Célestin Djamen, votre propre avis là-dessus. Il vient d'êtré créée une coalition qui souhaite porter la candidature de Maitre Akere Muna à la Présidentielle de 2018. Est-ce que le SDF se sent fragiliser quand on sait que depuis des années, il est difficile pour l’opposition de présenter un candidat unique à l’élection présidentielle…
Ecoutez, monsieur Muna est un novice en politique, il vient d’arriver, on lui souhaite la bienvenue pour commencer. Le SDF est un parti qui a toujours présenté son candidat aux élections présidentielles parce qu’on a au moins un programme que tout le monde connait, on n’est pas tombés de la dernière pluie sur la scène politique. Vous savez, ça fait bientôt trente ans que nous y sommes.
Nous souhaitons la bienvenue à ceux qui arrivent. Maintenant, ce qui est certain, c’est qu’évidemment dans le passé, il y a eu des tentatives de coalition pour présenter un seul candidat, mais comme nous l’avons toujours pensé, la priorité doit être donnée bien entendu à la réforme du système électoral qui malheureusement n’est pas faite jusqu’aujourd’hui. Mais ceci ne nous décourage pas, nous continuons à lutter…