Akéré Muna se dit prêt à se faire arrêter au Cameroun

Akéré Muna ne défiera pas les autorités judiciaires camerounaises. L’avocat au Barreau du Cameroun a fait savoir dans une lettre qu’il se rendra à la convocation au secrétariat d'État à la défense le 24 mars 2017.

Cet avocat emblématique a été convoqué par le lieutenant-colonel chef du service central des recherches judiciaires à la gendarmerie nationale, en vue des besoins d’une enquête ouverte contre lui.

Après l'audition, le président du conseil de la Conférence internationale anticorruption (IACC) pourrait ne plus ressortir. Akéré Muna va, selon nos indiscrétions, être mis en prison.

Il en a conscience et dans une déclaration émouvante, l’avocat affirme qu’il a reçu de nombreux messages lui demandant de rester à l’étranger. Mais précise qu'il est prêt à toute éventualité et que le Cameroun est sa maison.

Ci-dessous l’intégralité de son émouvant message:

« Le lundi 20 mars 2017 vers 15.00 heures, un huissier a déposé à la Fondation Muna, une lettre adressée au président de l’Ordre des avocats du Cameroun, Jackson Ngnie Kamga. On lui a dit qu'il devrait prendre la lettre, il a refusé et s'est éloigné.

Mes collaborateurs m'ont apporté la lettre, selon laquelle des enquêtes avaient été engagées contre moi à l'unité centrale d'enquête et d'investigation du «Secrétariat d'Etat à la Défense», connu sous le nom de SED.

Dans ladite lettre, il est demandé au Bâtonnier de m’accompagner à 9h00 au service central des recherches judiciaires à la gendarmerie nationale, le mercredi 22 mars 2017. SED est l'endroit où les avocats anglophones et les militants anglophones ont été emmenés.

J'ai immédiatement écrit au secrétaire d'État pour l'informer que je livrais un discours liminaire à Johannesburg, le mercredi 22 mars et que je serai de retour jeudi et demanderai au Bâtonnier de m'accompagner le vendredi 25 mars.

Aujourd'hui, le 21 mars, j'ai pris un vol Rwandair 10.05 de Douala et je suis parti pour Johannesburg. Je m'en remets à la convocation et je serai présent le vendredi.

Je comprends l'inquiétude de beaucoup de sympathisants qui me demandent de rester à l'étranger. Le Cameroun est ma maison et je suis prêt à faire face à ce qui m'attend. Tout avocat qui vaut quelque chose ne peut rester indifférent à la souffrance et la violation flagrante des droits fondamentaux d’un autre être humain.

En restant des moutons trop longtemps, je crains que nous ayons transformé certaines personnes dans notre gouvernement en loups enhardis. Le confort de ma maison et de mon bureau ne peut justifier mon silence face à ce que nous traversons actuellement dans notre pays. Advienne que pourra »