Akere Muna révèle les dessous de la location des avions de Camair à Biya

Akere Muna 3 Akéré Muna, candidat à la présidentielle 2018

Thu, 14 Jun 2018 Source: Essigan N°94

L’ex-bâtonnier et candidat déclaré à la présidentielle 2018 a échangé, le 07 juin à Yaoundé, avec le Club des journalistes politiques. Akere Muna, candidat à la présidentielle 2018, s’est ouvert au Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po) le 7 juin dernier, à Yaoundé. C’était dans le cadre d’un échange sur les questions d’actualité, appelé « Café politique ». Avec les journa- listes, il a abordé, entre autres, un pan de la lutte en cours contre la corruption baptisé « Opération épervier».

Il s’agit notamment de l’affaire de la location des avions à la défunte compagnie aérienne Camair. Une affaire judiciaire qui concerne la surfacturation de la location des avions Camair à la présidence de la République pour un coût: 130 millions de Fcfa. Période: 2004-2005. Les protagonistes majeurs sont : Francis Nana (expert-comptable basé à Londres et Dg du Ca- binet Sygma), Yves Michel Fotso (ex-Adg de la Camair) et Thomas Dakayi Kamga (alors Dg Camair).

«J’ai été constitué dans un premier temps pour faire une enquête sur ce qui s’est passé avec l’argent des avions. La Camair avait des problèmes pour régler ses créances. Il y avait un procès à Londres. Il y avait un avocat qui était constitué, et il y avait un mandataire de la Camair. A Londres, la posture de la Camair était de dire que les contrats de bail étaient frauduleux. L’affaire est partie à New York. Et à New York, l’on a dit que les contrats de bail étaient valables. Et qu’il fallait payer », a affirmé Akere Muna.

LIRE AUSSI: Sérail: voici le sapeur pompier de Paul Biya dans le gouvernement

Toujours selon l’ex-bâtonnier, les créanciers de la Camair ont donc fait une relance qui leur permettait de saisir l’avion et saisir les comptes de la compagnie. Entre temps, le chef de l’Etat, Paul Biya, devait se déplacer à New York pour se rendre à l’Onu. Et l’un des avions que devait utiliser le chef de l’Etat pouvait être saisi à tout moment.

Le candidat Muna poursuit: «Quand je commence donc à mener l’enquête pour savoir ce qui se passait, je tombe sur Gia qui était une société qui aurait mis des avions en location au bénéfice de la Camair. Quand je découvre cette affaire, je me rends compte qu’on est hors-délai parce qu’il y a un délai pour inscrire les créances. J’ai essayé de voir si je pouvais inscrire le Cameroun à la place de la Camair qui était forclos.

Quand je fais inscrire le Cameroun comme créancier, je découvre que sur les 29 millions de dollars dont vous parlez, il y avait deux millions qui restaient entre les mains du Syndic. J’ai pu récupérer un des avions que j’ai fait saisir par le tribunal de Douala».

LIRE AUSSI: La corruption se porte bien au Cameroun

Akere Muna affirme avoir donné un rapport « costaud » à la Présidence concernant cette affaire et que c’est même ce rapport qui a été à l’origine de quelques pour- suites. C’est justement dans le cadre de cette affaire que les protagonistes cités plus haut ont été condamnés en 2016 pour détournement de deniers publics.

Yves Michel Fotso en particulier a également été condamné à vie pour plusieurs affaires de dé- tournement, dont un peu plus de 26 milliards de Fcfa au travers d’un contrat de location-vente de deux avions avec la société Rothwell. Au bout du processus, la Cameroon Airlines devait devenir propriétaire des deux avions.

Source: Essigan N°94