Depuis ce matin, le Japon rejette à la mer des eaux contaminées de sa centrale nucléaire de Fukushima. L'État du Cameroun et surtout nos importateurs de poisson vont-ils tenir compte de la qualité, de l'origine du poisson ?
Depuis nous parlons d'import-substitution, de produire localement ce que nous consommons, notamment le poisson. Allons-nous une fois de plus faire la sourde oreille à cet autre énième avertissement géopolitique et géostratégique dans ce sens ?
Y a-t-il des risques sanitaires ou environnementaux ? Logiquement, l'annonce du rejet de ces eaux contaminées en mer a fait largement réagir. Outre les pays voisins du Japon, pêcheurs locaux, restaurateurs et organisations environnementales s'inquiètent des possibles conséquences sur l'environnement et la santé.
Si l'eau a été traitée une première fois, seul reste le tritium, impossible à retirer avec les technologies existantes. Cette substance peut effectivement être nocive si elle est inhalée ou ingérée en grande quantité, ce qui ne devrait pas être le cas avec les eaux de Fukushima, qui seront rejetées de manière progressive.
Pourquoi la population et les pays voisins du Japon sont-ils inquiets ? Alors que les organisations environnementales, comme Greenpeace, accusent le gouvernement nippon de minimiser les risques de pollution radioactive, les pêcheurs locaux s'inquiètent pour l'avenir de leur métier. Ils ont notamment peur de ne plus parvenir à vendre leurs produits de la mer, que ce soit au Japon ou dans le reste du monde.
Cette décision inquiète la Chine qui dénonce, au premier jour de cette opération, un acte "égoïste et irresponsable". "L'océan est le bien commun de l'humanité. Le déversement imposé dans la mer de l'eau contaminée issue de la centrale nucléaire de Fukushima est une action extrêmement égoïste et irresponsable qui ne tient aucun compte de l'intérêt public international", a notamment indiqué le ministère chinois des Affaires étrangères dans un communiqué.
Immédiatement, ce jeudi, la Chine a également décidé de suspendre toutes ses importations de produits de la mer du Japon. Cette décision, prise au nom de "la sécurité alimentaire", vise à "prévenir les risques de contamination radioactive causés par le rejet en mer des eaux contaminées", ont indiqué les douanes dans un communiqué.
Si l'inquiétude est moins grande du côté de la Corée du Sud qui a soutenu l'opération, le pays demande tout de même au Japon de "publier de manière transparente" les données sur l'impact des rejets de l'eau de Fukushima "durant les 30 prochaines années".
"Je demande au gouvernement japonais de publier les informations sur les rejets de manière transparente et responsable sur les trente prochaines années", a déclaré jeudi le Premier ministre sud-coréen Han Duck-soo, tout en dénonçant les "fausses informations" et la démagogie à propos de la décision du Japon.
Mais dans le pays, plusieurs manifestations ont été organisées pour dénoncer cette opération. Une dizaine de personnes ont notamment été arrêtées ce jeudi matin pour avoir tenté de pénétrer dans l'ambassade du Japon à Séoul. Ministère du Commerce du Cameroun, je sais qu'on va encore venir vous voir pour apporter un démenti, j'attends. Shance Lion.