La gare routière d’Olembé (Yaoundé 1) construite sur une superficie de 3000 m2 fait partie des sites du même genre, les plus spacieux de la capitale politique. Elle accueille en son sein plus de trente agences de transport interurbain. Selon le chef d’agence Ebenie Djakou, le site est meilleur que la gare routière de Tongolo à Etoudi (Yaoundé I). La gare routière d’Olembé est «mille fois mieux que l’ancien site», confie-t-il. Même s’il déplore le parking étroit qui ne peut absorber tous les bus de chaque agence. Face à ce problème, la solution est vite trouvée. «Quand l’État mettait en place la gare routière, il avait tout prévu.
Ceci dit, les parkings peuvent prendre trois à quatre véhicules et vous avez un autre parc automobile permettant de venir à l’agence pour faire le plein des passagers», explique le chef d’agence. Dans son phrasée, l’interlocuteur minimise certains problèmes et met l’emphase sur l’insécurité. «Il demande aux autorités d’être plus regardantes sur la sécurité. Les motos, les taxis et les jeunes du quartier Olembé ne doivent pas errer dans la gare. Il faut urgemment un poste de contrôle pour endiguer le phénomène», exhorte-il. C’est le même refrain pour les riverains du quartier. «La gare routière d’Olembé est venue booster nos activités, mais il y a beaucoup d’insécurité. J’ai eu un cas de vol, on m’a volé les téléphones et autres appareils. Donc, on aimerait maintenant qu’on renforce la sécurité, qu’on installe un poste de police ou un commissariat aux environs», fait savoir Yannick Ladzou, commerçant.
Selon ce dernier qui totalise déjà quinze ans dans ce quartier, l’insécurité était minime et depuis l’ouverture de la gare routière, elle est à son paroxysme. «La gare routière a apporté trop de banditisme, les fumeurs de chanvre, ça ne fait pas deux jours, il y a eu des attaques. Les hors-la-loi ont agressé les responsables des chantiers. Même en journée on agresse, ils n’ont pas peur. On essaie de s’organiser pour assurer la sécurité du quartier en entendant que les autorités installent un poste de police pour garantir la sécurité des biens et des personnes», précise Wilfried Kontchou, riverain du quartier Olembé.
Embouteillages
Le chemin de croix non seulement pour les acteurs du transport, mais aussi pour les riverains ne se limite pas à cela. Puisque les embouteillages font également partie des phénomènes auxquels les riverains peinent à s’habituer. «Ils ne pouvaient certes pas manquer, vu qu’il n’y a pas de route, et vous voyez que les travaux sont inachevés. La gare routière vantée et scandée haut et fort, ce n’est pas ce qu’on voit sur le terrain», tance Bernard Wambo, habitant du quartier.
Pour les taxis et bus qui viennent du côté de l’entrée de la ville de Yaoundé, ils font en effet face aux embouteillages. «Pour un parcours de trente minutes, ils se retrouvent à passer une heure ou deux heures de temps sur place pour espérer arriver en ville, ce n’est pas du temps évident pour les chauffeurs et passagers», regrette-t-il. Badamassi, convoyeur, s’en plaint pour des raisons particulières. «Avec les surcharges faites dans les taxis, l’on arrive à destination avec des crampes aux pieds. Ces embouteillages font perdre énormément en termes de revenu, et c’est au final un véritable souci de santé pour les passagers». Certains taximen de la ville disent «ne pas emprunter ce trajet à certaines heures, beaucoup de pertes de temps, et à l’arrivée, la fatigue s’installe».
Néanmoins, malgré toutes ces diatribes soulevées, les riverains sont unanimes que la gare routière d’Olembé charrie le développement, puisque le nouveau marché est en voie de construction. En outre, les femmes, surtout elles, créent des petits business pour vivre. Chacun trouve son gagne-pain. Le quartier est en ébullition contrairement aux années précédentes. Vivement que les autorités compétentes installent les forces de maintien de l’ordre, pour amenuiser l’insécurité et traquer ceux qui nuisent à la quiétude des riverains.