La plateforme en ligne par laquelle passent ces objets confirme que les compatriotes ne boudent pas l’usage des sexdols.
Les sociologues pensent que la société camerounaise étant nataliste, ce commerce ne pourra pas prospérer.
Les sexdols (les poupées sexuelles), c’est comme le saint esprit. Tout le monde en a entendu parler. Mais très difficile de trouver quelqu’un qui avoue l’avoir en vrai. La « femme de rêve » qui fait fureur de nos jours existe pourtant depuis moins de cinq ans. Ses premières sorties, indique Georges Kwémain, un commerçant qui va souvent en Chine se ravitailler en marchandises, ont été signalées justement dans l’empire du milieu, où il y a un problème de natalité et où surtout, la prostitution draine des amendes lourdes.
« On la pratique certes, mais, ce n’est pas à la même manière qu’on le ferait à Yaoundé au quartier Melen ou à Douala au quartier ‘’J’ai raté ma vie’’. Dans ces espaces par exemple, c’est ouvert alors qu’en Chine, c’est très fermé. Mais cela existe», témoigne-t-il. C’est donc à ce qu’il parait, la chine la principale source des sexdols. Du moins ceux qui arrivent sur le marché camerounais où ils s’arrachent comme de petits bouts de pain.
« C’est un acteur qui vend cela. Je n’ai pas encore toute les données en tête, mais c’est un produit qui a priori marche plutôt bien. Mais, je ne pourrai pas vous donner le pourcentage des ventes, c’est un commerçant local qui les vend. Je ne sais pas s’il a une boutique physique ou pas», déclare Kone Dowogonan, le chief executive officer de Jumia, la plateforme de vente en ligne par laquelle passent ces objets qui se vendent à prix d’or. 150 mille FCFA l’unité, la race de la poupée pouvant encore jouer sur la majoration du prix.
«Jumia, c’est une plateforme de vente, qui permet de vendre à des clients, et donc sur notre plateforme, si un produit est légal, il peut être vendu, nous pouvons le vendre. Je sais qu’il y a une grosse polémique à ce sujet, chacun a sa vision éthique. Il faut savoir qu’il y a quelques années, quand on commençait à vendre de l’alcool au Cameroun, il y avait eu également une grosse polémique, aujourd’hui c’est chose normale », argue le directeur général de Jumia.
Une remarque. L’entreprise qui emploie Kone Dowogonan ne dispose pas d’une boutique en propre. Ce sont donc ses partenaires qui mettent à sa disposition de la marchandise. Et ce jeune patron ne voile pas sa réticence personnelle à l’usage de ces objets. « C’est vrai qu’il y a un volet moral mais si on prend sous l’angle du commerce, c’est un bon business. Ce n’est pas parce que mon voisin a beaucoup d’alcool que je dirai que ce n’est pas normal. Je me suis juste rassuré que ce n’est pas illicite », se dédouane-t-il.
Les ventes, assure donc Jumia, sont bonnes. Mais, impossible de trouver dans la rue quelqu’un qui avoue avoir déjà physiquement vu ou acheté cette marchandise. Les récriminations, elles, sont à la taille des cheveux que compte une poupée de ce genre, nombreuses.