La traque des huiles végétales non conformes, entrées frauduleusement sur le territoire, vise à protéger non seulement le tissu industriel national, mais aussi les consommateurs.
En quelques semaines, les quantités d’huiles végétales vendues sur le marché camerounais par des producteurs locaux ont drastiquement baissé. Ces derniers vendaient, selon Jacquis Kemleu, secrétaire général de l’Association des raffineurs des oléagineux du Cameroun (Asroc), entre 200 et 1000 tonnes d’huile par semaine.
Mais, ils sont descendus à environ 20 tonnes. C’est ce qui a mis la puce à l’oreille de ces producteurs qui ont décidé de faire le tour des marchés pour découvrir ce qui pouvait ainsi menacer leurs activités.
On comprend donc que la sortie du directeur général des Douanes, organisant une traque pour sortir du circuit de commercialisation toutes ces huiles non conformes aux normes camerounaises, a un double objectif.
Protéger le tissu industriel camerounais et mettre le consommateur final à l’abri de produits qui pourraient nuire à sa santé. Côté soutien aux entreprises, on note bien la volonté d’encourager les producteurs locaux qui mettent sur le marché diveres huiles végétales raffinées, généralement à la portée du plus grand nombre, grâce à des conditionnements divers.
Ensuite, c’est une façon pour le directeur général des Douanes de rappeler ses collaborateurs à l’ordre pour plus de vigilance, notamment aux frontières. De plus, parce qu’entrées frauduleusement sur le territoire nationale, ces huiles font perdre des recettes douanières à l’Etat La sonnette d’alarme est également tirée pour les structures en charge du contrôle de la qualité des produits qui entrent au Cameroun.
Notamment pour assurer la santé des populations, destinataires finales de ces huiles. Il faut d’ailleurs dire que si ces huiles doivent être retirées du marché et probablement détruites, c’est parce que, entre autres règles que leurs importateurs ont foulé au pied, il y a le non-respect des normes en vigueur.
Au Cameroun, toutes les huiles destinées à la consommation humaines doivent être par exemple enrichies à la vitamine A, conformément à la Norme NC 77 2002-03 édictée par l’Agence des normes et de la qualité (Anor).
Mais, pour les huiles incriminées, cette norme n’a visiblement pas été prise en compte. Les producteurs locaux se plaignent également de ce que certains produits présents sur le marché ne permettent pas de distinguer le contenu de l’emballage, tel que prescrit par la Norme NC 04 2000-20 relative à l’étiquetage des denrées alimentaires préemballées.