Le ministère français chargé de l'Europe et des Affaires étrangères vient de mettre à jour et rappeler à ses ressortissants une alerte qu'elle a publiée concernant la destination Cameroun.
Dans l'information mise à jour ce vendredi 22 septembre 2023, les autorités françaises demandent à leurs citoyens qui sont au Cameroun de ne pas se rendre à certains endroits, et de prendre certaine dispositions pour d'autres.
Voici les alertes publiées
"Risques encourus et recommandations associées
Terrorisme – risque d’enlèvements
Le risque terroriste existe, en particulier dans l’Extrême-Nord, en raison d’incursions du groupe terroriste Boko Haram. Les Occidentaux sont particulièrement ciblés. Le risque d’enlèvements est également présent dans les zones frontalières est et ouest des régions Nord et de l’Adamaoua.
La situation sécuritaire dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest s’est dégradée depuis la fin de l’année 2017. Plusieurs enlèvements d’officiels et de civils ont eu lieu. Des étrangers présents dans ces régions ont également été ciblés.
Risque routier
Les routes camerounaises sont dangereuses, en particulier l’axe Yaoundé-Douala.
La plus grande vigilance est recommandée et la circulation de nuit est formellement déconseillée.
La présence de camions transportant du bois (grumiers), dont l’état est souvent défaillant et les dépassements dangereux, constitue un danger permanent.
Il est déconseillé d’emprunter les transports en commun, du fait de leur implication régulière dans des accidents de la route mortels. Lorsque l’on est amené à en emprunter, il est prudent de vérifier les horaires d’arrivée à destination afin d’éviter de se trouver sur la route à la nuit tombée, en raison de la dangerosité.
Criminalité
Des faits de délinquance dans les villes (vols à l’arraché, agressions) et en zone rurale (« coupeurs de route », notamment dans les régions proches du Tchad et de la République centrafricaine) sont régulièrement rapportés.
La vigilance et le bon sens permettent de s’en prémunir (éviter de conduire de nuit sur des routes isolées, éviter certains quartiers, etc.).
Dans les grandes agglomérations, il est conseillé de prendre des précautions, tant lors des déplacements (à pied ou en véhicule) qu’au domicile (hôtel, appartement situé en étage, villa). Des cas de cambriolages et d’agressions sont régulièrement rapportés.
Troubles socioéconomiques
Une détérioration des conditions de vie pourrait mener à des manifestations de mécontentement.
Certaines régions présentent des fragilités particulières :
au nord et à l’extrême-nord du pays, les populations doivent faire face aux exactions de Boko Haram, à la présence de plus de 10 000 réfugiés nigérians et aux conséquences des dérèglements climatiques sur l’agriculture ;
à l’est, l’accueil de près de 250 000 réfugiés centrafricains fragilise l’équilibre socioéconomique de cette région ;
dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, les violences liées à la crise ont entraîné le déplacement de plus de 700 000 personnes depuis 2016.
Piraterie maritime
La navigation de plaisance est formellement déconseillée dans le golfe de Guinée, a fortiori le mouillage près des côtes, compte tenu des risques liés à la piraterie maritime.
Risques naturels
Le mont Cameroun est un volcan en activité. Les randonneurs doivent être prudents au sommet. Il est déconseillé de s’y rendre actuellement, en raison des troubles qui affectent la région du Sud-Ouest (cf. infra).
Certains lacs de zone volcanique (ouest) sont susceptibles d’émanations soudaines de grandes quantités de dioxyde de carbone retenues dans leurs profondeurs (près de 2 000 morts lors d’une éruption limnique au lac Nyos en 1986).
Les régions du Nord (en zone orange ou rouge) et de l’Extrême-Nord (en zone rouge) connaissent des inondations fréquentes en saison des pluies.
Zones de vigilance
Zones formellement déconseillées (rouge)
Région de l’Extrême-Nord : toute la région de l’Extrême-Nord du Cameroun est formellement déconseillée du fait d’opérations militaires, du risque terroriste et du risque d’enlèvements.
Région du Nord : le département du Mayo-Louti, voisin de la région de l’Extrême-Nord, est formellement déconseillé.
Frontière nigériane : l’ensemble de la frontière avec le Nigéria est formellement déconseillée sur une profondeur de 30 km, du fait d’incursions de groupes terroristes ou criminels à partir du Nigéria (Boko Haram, miliciens du Delta du Niger, etc.).
Frontière avec la République centrafricaine (RCA) et avec le Tchad : il est formellement déconseillé de se rendre dans une bande de 30 km le long de la frontière du Cameroun, du lac Tchad jusqu’au sud de la RCA en raison de la situation sécuritaire en RCA et de la porosité des frontières à des bandes armées (braconniers, bandits, trafiquants, etc.). Les villes de Garoua-Boulaï, de Touboro et de Yokadouma sont situées sur des axes routiers importants à proximité de la frontière est du Cameroun, dans des zones formellement déconseillées. La traversée des zones rouges doit se faire sous escorte militaire pour les personnes empruntant les routes suivantes :
l’axe reliant Yaoundé à N’Gaoundéré via Garoua-Boulaï ;
l’axe reliant Garoua et N’Gaoundéré à Moundou (Tchad) via Touboro ;
l’axe reliant Bertoua à Yokadouma.
Région du Nord-Ouest : toute la région est formellement déconseillée du fait d’opérations militaires, du risque terroriste et du risque d’enlèvement.
Région du Sud-Ouest : tout déplacement dans la presqu’île de Bakassi est formellement déconseillé, compte tenu de l’isolement et des problèmes d’insécurité liés notamment aux activités de contrebandiers qui affectent ce territoire rétrocédé au Cameroun par le Nigéria en 2008. Le parc national de Korup se trouve en partie dans la zone frontalière avec le Nigéria. Il est formellement déconseillé de s’y rendre.
Enfin, depuis l’intensification de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, il convient d’éviter formellement la partie à l’ouest des villes de Kumba et de Mamfe.
Zones déconseillées sauf raison impérative (orange)
Région du Nord et départements de la Vina et du Mbéré dans l’Adamaoua : dans les régions du Nord, à l’exception du département du Mayo-Louti, et dans l’est de l’Adamaoua (départements de la Vina et du Mbéré), le risque terroriste est moins élevé que dans l’Extrême-Nord. Toutefois, des incidents de sécurité sont régulièrement signalés : coupeurs de route, découvertes de caches d’armes, infiltration d’éléments armés incontrôlés venus de l’extérieur, enlèvements visant principalement des éleveurs locaux.
Les ressortissants français vivant dans ces régions sont invités à signaler leur présence ou celle de Français de passage ainsi que leurs déplacements dans cette zone à la section consulaire de l’ambassade de France à Yaoundé, via son adresse mail.
En cas de séjour visible (réunion amenant plusieurs Français à séjourner ou travailler au même endroit pendant plusieurs jours), une protection militaire est très recommandée (contacter la gendarmerie). Les voyages de nuit sont vivement déconseillés.
Région du Sud-Ouest : au-delà des axes et zones formellement déconseillés, cette région connaît une insécurité croissante. En conséquence, il est expressément recommandé d’observer les conseils suivants :
suivre les recommandations susceptibles d’être formulées par les autorités locales ;
respecter les couvre-feux décidés par les autorités ;
se tenir à l’écart des rassemblements ou manifestations ;
éviter de se déplacer de façon ostensible pendant les « journées villes mortes».
Pour tout déplacement dans cette région, qui ne saurait être entrepris que pour des raisons impérieuses, il convient de solliciter une escorte (gendarmerie ou bataillon d’intervention rapide – contacter le service de l’attaché de sécurité intérieure de l’ambassade de France – Tél. : +237 2 22 22 79 17 ou +237 2 22 22 79 18).
Région de l’Ouest : les zones frontalières avec les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les abords du lac Bamendji, dans un rayon de 20 km depuis la rive, (y compris les sites touristiques se trouvant dans cette zone, notamment le lac de Petpenoun) et l’axe D66 reliant Kouomboum et Kouhouat sont déconseillés sauf raison impérative.
Zones en vigilance renforcée (jaune)
Régions du Littoral et du Sud : les visites des chutes d’Ekom (entre Bafang et Nkongsamba) doivent être organisées en groupe et il convient de quitter les lieux avant la tombée de la nuit.
Malgré les dispositions qui ont été prises pour renforcer la sécurité dans la région des « monts de Manengouba et des Lacs jumeaux » (situés près de la ville de Melong - nord de Douala), tant sur les lieux d’hébergement qu’en montagne, il est recommandé de prendre contact au préalable avec les gérants des établissements hôteliers concernés et, le cas échéant, de solliciter auprès d’eux une escorte solide.
Par ailleurs, il est rappelé qu’il est strictement interdit de s’approcher à moins de 500 m d’une plate-forme pétrolière ; cette interdiction pouvant être portée à 2 ou 3 milles nautiques dans certaines zones. Des renseignements peuvent être obtenus auprès de la capitainerie et des marinas.
Départements du Mayo-Banyo, du Djérem et du Faro-et-Déo, à l’ouest de la région de l’Adamaoua : les visites du parc du Mbam et Djérem ainsi que les trajets sur les axes routiers de ces trois départements doivent être effectués en groupe et avant la tombée de la nuit. La zone frontalière avec le Nigéria dans les départements du Faro-et-Déo et du Mayo-Banyo reste formellement déconseillée. Des coupeurs de route y sont régulièrement observés et le risque d’enlèvements reste très élevé. Quatre fonctionnaires des Nations unies en charge de la démarcation entre le Nigéria et le Cameroun ont été assassinés le 31 janvier 2017 dans la localité de Mafou (Faro-et-Déo), à proximité de la frontière".