Derrière les poursuites judiciaires visant Alice Nkom se dessine un affrontement plus profond avec le système Biya. Cette militante des droits humains de 80 ans s'est progressivement imposée comme l'une des plus féroces critiques du président camerounais.
Pour l'avocate, la multiplication des procédures à son encontre illustre la volonté du pouvoir de museler les voix dissidentes à l'approche de l'élection présidentielle d'octobre 2025. Une période cruciale où le débat sur une éventuelle candidature du président nonagénaire Paul Biya bat son plein.
"Monsieur Biya a intérêt à bien tenir ses ministres", lance-t-elle avec sa verve caractéristique. "C'est lui qui a prêté serment sur la Constitution en disant qu'il allait respecter les droits fondamentaux. Et aujourd'hui, ses ministres bafouent ces lois fondamentales. Il voulait qu'on se souvienne de lui comme un démocrate. Mais que va penser le monde quand il verra ce qui se passe actuellement ?"
Malgré les menaces et les pressions, Alice Nkom refuse de baisser les bras. Soutenue par l'opposition, notamment Maurice Kamto et son Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), elle promet de poursuivre son combat pour "mettre fin à l'ère Biya". Une détermination qui, à 80 ans, force l'admiration et inquiète le pouvoir.