Un pluie d’hommages rendus à l’opposant camerounais John Fru Ndi depuis l’annonce de son décès. Après Maurice Kamto, Nintcheu et Paul Biya, Alice Sadio rentre également dans la course.
« À la suite des professeurs Ngwasiri, Tazoacha Asonganyi, du Bâtonnier Ben Muna, des honorables Mbah Ndam, Awudu... et tant d'autres avec qui j'ai eu l'honneur de militer, mais surtout de lutter au sein du Social Democratic Front, le départ du Chairman marque la fin tragique d'une génération d'intrépides. Ces illustres combattants qui ont posé les jalons, donné le ton et un sens Républicain à la lutte de libération du Cameroun du joug du néocolonialisme, de la mal gouvernance et de l'autoritarisme », a écrit l’élite camerounaise.
« Le Chairman qui casse ainsi sa pipe n'aura pas échappé à la dure loi de l'usure du temps. Il n'aura pas survécu à ce régime. Il aura même plié l'échine car sous la dispensation du défunt, le SDF aura étonnamment mis de l'eau à son vin ces temps derniers, un peu comme en désespoir de cause. Maintenant je comprends pourquoi. Le Chairman était d'ores et déjà gagné par la fatigue du temps des adieux. Il s'en est finalement allé », poursuit-t-elle.
« Je choisis de garder de cet illustre, le souvenir d'un leader qui crut en le Cameroun et en les vertus du "Power to the people" comme clef de voûte d'un véritable État de droit. Mon intime conviction est que si le Chairman et ses compagnons de lutte, ces têtes bien faites, droits dans leurs bottes avaient accédé à la magistrature suprême de notre pays en 1992, pour sûr, le visage du Cameroun aurait radicalement changé, dans le bon sens. Pour sûr la guerre ambazonienne n'aurait jamais vu le jour. Pour sûr l'on ne ferait pas face à ce tribalisme rampant, véritable poison déjà palpable en son temps et exacerbé aujourd'hui par la hargne de confiscation du pouvoir d'un côté et de l'autre, le désarroi d'un peuple exténué du dictat des mêmes mousquetaires, avec les mêmes têtes, les mêmes tares et avatars qui nous font tourner en rond, depuis 40 ans », a-t-elle ajouté.
« Le peuple camerounais n'a-t-il pas eu de chance ? Ou alors sont-ce ces intrépides, ces biens aimés compagnons de lutte et moi-même qui surestimâmes la soif de liberté de notre peuple ? Tu as fait ta part chairman. Dieu ait ton âme », a conclu Alice Sadio.