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Alternance au Cameroun: Bafang, le laboratoire de la résistance

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Thu, 8 Oct 2020 Source: Me Amédée Dimitri TOUKO TOM

La ville de BAFANG, s'est illustrée comme étant le chaudron, le point focal de l'insoumission à la dictature au Cameroun, suscitant un intérêt particulier pour ceux qui aspirent au changement.

A vrai dire, ce qui marche à BAFANG, peut marcher ailleurs et davantage; à condition que l'on prenne le temps, en toute humilité, de comprendre ce qui s'y passe, d'étudier comment le peuple s'y organise et d'en déduire les aménagements à faire et les logiciels à installer pour d'autres entités...

Ceci évidemment ne se fait pas sur les réseaux sociaux. On ne parle pas de stratégie dans une foire à vin ou une fumerie n'est ce pas? Humblement, la diaspora, la société civile camerounaise, les partis politiques membres de la coalition autour du MRC, devraient en tirer des enseignements.

La CULTURE DE L'INSOUMISSION fait partie des valeurs des bafangais. Au moyen de récits exaltants sur la vie des résistants du terroir et sur l'histoire de la résistance Camerounaise, s'installe dans la conscience collective historique des jeunes générations, LA CULTURE DE LA LIBÉRATION. Mais bien plus, Il s'opère sur le terrain de l'organisation et de l'action, une vraie intelligence, une vraie industrie de la contestation, dont on doit s'inspirer.

D'aucuns pourraient croire que cette expression audacieuse d'envie de liberté, serait favorisée par un certain laxisme de l'appareil sécuritaire de la satrapie dans cette contrée.

BAFANG SOUS LE QUADRILLAGE POLITIQUE ADMISTRATIF ET SECURITAIRE D'UNE FAMILLE

Pour contenir ce désir de changement et de liberté dans le Haut-Nkam, le pouvoir de Yaoundé, depuis des lustres a fait subir à ce département, les affres de l'état d'urgence, levé dans les années 80, mais remplacé par un état d'urgence de fait.

A ce jour, la mise en exécution de cette politique ultra-sécuritaire est confiée à une famille, à la tête de laquelle se trouve le Préfet du département du Haut-Nkam, Luc NDONGO, secondé par le Sous-Préfet de l'arrondissement de BAFANG, Auguste Alain NDONGO MBANG et du commandant de la Brigade territoriale de gendarmerie de BAFANG, Elie ABENG ABENG.

L'homonymie ici observée, ne s'explique pas simplement par une « proximité sociologique », mais surtout par le fait que tous les trois sont cousins de premier degré. Ce qui en soi est un concentré de la manière dont BIYA, depuis 38 années, pense et gère le Cameroun... le récent scandale de L'ENAM, en est un corollaire.

On a donc ici la preuve qu'aucun dispositif administrativo-militaire, aussi sophistiqué et répressif soit-il, ne peut venir à bout d'un peuple déterminé, organisé.

BAFANG nous montre la voie et nous enseigne que la résistance s'accommode mal des partisans des églises du désespoir et de la désespérance, qui après un galop d'essai passablement réussi, prophétisent l'indolence du peuple camerounais, sur lequel ils déversent leurs frustrations.

Pour changer le Cameroun, soyons le changement; mettons notre courage et notre détermination, au service de notre capacité organisationnelle.

Source: Me Amédée Dimitri TOUKO TOM
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