Maurice Kamto, leader de l'opposition camerounaise, a tenu un discours lors d'un meeting du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) le samedi 6 mai 2023 à Yaoundé. Dans son allocution, il a abordé la question de Paul Biya, son adversaire politique, notamment son âge avancé.
Il a promis qu'en tant que Président, il ne poursuivrait pas Paul Biya et sa famille : « J'ai un grand respect pour l'âge avancé du Président en exercice. J'ai déjà déclaré en 2018 et à d'autres occasions que si j'étais élu Président de ce pays, si ma victoire n'était pas volée et que j'accédais à la magistrature suprême, rien n'arriverait à lui ou à sa famille. Et je le répète ici, si je suis Président, rien ne leur arrivera. », a déclaré le leader de l'opposition.
Il a poursuivi en disant : « Je suis le seul dirigeant politique à avoir pris cet engagement et l'un des rares à pouvoir garantir cela, car je peux expliquer aux Camerounais pourquoi il est bon de ménager et de protéger Paul Biya. Cependant, je ne peux m'empêcher de dire que la responsabilité de la situation actuelle incombe à Paul Biya. Il a obstinément refusé de faire ce que les Camerounais attendaient de lui pour lui rendre tous les honneurs qu'il aspire, malgré les échecs accumulés au cours de son long règne. Ce qu'ils attendaient, c'était l'organisation d'une alternance démocratique dans la paix, avec la garantie de son autorité en tant que patriarche de la nation. »
Maurice Kamto estime que Paul Biya aurait dû quitter le pouvoir en 2011. Il a ajouté : « Sa candidature à l'élection présidentielle de 2011 était déjà de trop. Je ne parle pas de celle de 2018 et de la confiscation du pouvoir malgré son échec électoral. Ce fut une catastrophe pour le pays, car en 2018, il montrait déjà des signes patents de grande fatigue et un certain désintérêt pour l'exercice du pouvoir au quotidien, comme le montre bien la délégation permanente de signature au Secrétaire Général de la Présidence de la République, sans limitation d'objet ni de durée, par le décret n° 2019/043 du 5 février 2019, qui constitue une violation flagrante de la Constitution de notre pays. Pourquoi s'est-il porté candidat à l'élection présidentielle de 2018 pour transférer le pouvoir à une personnalité non élue par le peuple camerounais, trois mois seulement après son élection et sa prestation de serment ? », s'interroge-t-il.