Au sein du sérail, le combat entre Franck Biya et Ferdinand Ngoh Ngoh est plus le scruté par les analystes politiques. Et pourtant les candidats à la succession de Paul Biya au sein du régime serait bien plus nombreux. Le septentrion qui regorge les faiseurs de roi pourrait en cas d’absence de Paul Biya vouloir positionner un de ses fils.
Le vice-président du sénat Aboubakary Abdoulaye, serait l’homme le plus proche du pouvoir d’après des sources proches d’Etoudi. En cas d’indisponibilité du chef de l'Etat, la constitution camerounaise veut que la transition soit assurée par le président du sénat. Or Marcel Niat est actuellement dans un état plus inquiétant que le président de la République. Selon plusieurs sources, c’est Aboubakary Abdoulaye qui dirige réellement le sénat.
« Aboubakary Abdoulaye est, en quelque sorte, le véritable patron du Sénat, même si Paul Biya se refuse à mettre Niat à la retraite. Cela lui donne une assise politique au niveau national et à l’intérieur du parti au pouvoir », résume un parlementaire à Yaoundé.
Le vice-président est un inconditionnel du régime Biya. Il a d’ailleurs fait de grands sacrifices pour le parti pouvoir. « Membre du comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le lamido s’est en effet imposé comme la personnalité la plus influente de ce parti dans le Nord – comme son père avant lui. Ce dernier n’hésitait pas à faire intervenir les membres de sa garde personnelle lors des campagnes électorales. Ainsi, en 1997, à l’occasion des législatives, ses troupes avaient-elles affronté une délégation de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP), de Bello Bouba Maïgari, venue sur ses terres contester l’hégémonie du RDPC. Des armes avaient été sorties et plusieurs personnes étaient décédées, mais le message était passé », rapporte Jeune Afrique qui s’interroge également sur sa proximité avec le fils aîné du président de la République Franck Emmanuel Biya.
« Doit-on voir dans cette joyeuse cérémonie une nouvelle étape dans l’ascension politique de Franck Biya, le dauphin putatif du chef de l’État, dont le moindre geste est scruté et analysé ? Ou bien cette opération de communication vise-t-elle essentiellement à confirmer à un auditoire local que l’hôte du jour, Aboubakary Abdoulaye, est une personnalité décidément très influente ? », s’interroge le journal après le déplacement de Franck Biya dans le septentrion pour célébrer l’anniversaire du RDPC.