Amabzonie: une gardienne de prison enceinte enlevée par les sécessionnistes

Mercenaire Nigeria La vcitime a été enlevée le week-end dernier lors de l'attaque de la prison de Ndop

Fri, 3 Aug 2018 Source: camer.be

Le sillon funeste creusé par les sécessionnistes armés des régions du Nord-ouest et Sud-ouest (NoSo) ne cesse d’être parsemé de cadavres, de violence et d’effusions sanglantes.

Ce chemin sinueux et indigne vient de nouveau d’être irrémédiablement entaché par le décès en captivité d’une autorité traditionnelle du Sud-ouest précédemment kidnappée par des milices sécessionnistes. Sa majesté … est donc réapparue morte, les mains entravées et dédaigneusement emmailloté dans un linceul de fortune par ses bourreaux.

Or, les enlèvements tous azimuts, à l’image de la gardienne de prison enceinte enlevée durant l’attaque de la prison de Ndop le weekend dernier et les assassinats ciblés des forces de l’ordre se poursuivent sans discontinuer avec le corolaire de victimes civiles prises entre deux feux. Désormais, des sanctions commencent enfin à s’abattre sur les brebis galeuses, voire violeuses, ternissant les rangs de la grande muette en opération sur le « front » des deux Régions NoSo, marquant un tournant majeur dans la gestion de ce conflit imbécile.

LIRE AUSSI: Yaoundé: du nouveau dans l’affaire des 2 milliards à Dovv Essos

C’est dans cette atmosphère que le Cardinal Christian Tumi, de concert avec d’autres éminences cléricales chrétiennes et musulmanes, a rendu public le 25 Juillet dernier le projet d’organisation d’une « Conférence générale des anglophones » dans la ville de Buéa, en prélude à un dialogue national ultérieur concernant la crise au NoSo. Annoncée pour les 29 et 30 août prochains, il ne s’en est pas fallu de plus pour que la scène médiatique bruisse d’un vacarme causé par des myriades de vociférateurs déchainés contre ce projet.

Certes, quelques erreurs d’appréciation du collège clérical auteur de l’initiative ont offert une perche fouettarde aux détracteurs. Aussi, le ministre de la Communication dans une sortie ambigüe a-t-il condamné d’une part – et à juste titre d’ailleurs – la mise sur un pied d’égalité de l’armée camerounaise et des sécessionnistes armés via cette évocation tout de go d’un cessez-le-feu ; ainsi la libération suggérée des personnes arrêtées en relation avec les affrontements en cours, additionnée à l’appel au retour des réfugiés sont autant d’exhortations prématurées, irréalistes et inopportunes en l’état.

Une impression de messe toute dite se dégage ici, car on se serait attendu que cela figure comme propositions constituant un train de mesures édictées dans le document final de la conférence. Idem avec le caractère exclusif aux « anglophones » apparaissant dès l’intitulé de la Conférence qui peut prêter à conjectures auprès de certains citoyens mal informés sur le pourtant véritable caractère inclusif de cette conférence. Evidemment, ceci servira de terreau fertile aux vociférateurs de l’apocalypse désireux de perturber et brouiller le signal du collectif clérical « providentiel ».

LIRE AUSSI: Ambazonie, présidentielle 2018, le grand déballage de Mediapart sur Biya

Néanmoins, les détracteurs peineront en vain, car il est impossible de justifier le refus de formulation de solutions face à ce problème justifiant l’objet de la conférence. Autrement-dit, les opposants à cette conférence tel le très sulfureux maire de Buea, ne réussiront qu’à faire tomber les masques des véritables partisans de la pacification du NoSo et ceux qui s’y opposent. En effet, malgré les imperfections communicationnelles de sa mise en orbite, cette conférence par l’incontestable autorité morale de ses promoteurs est une idée formidable, indispensable et limite « miraculeuse ».

Une claque de dégourdissement assenée à la société civile camerounaise, citoyens ordinaires inclus, en faveur d’une prise d’initiative pour un processus de pacification et de réconciliation dont le blocage actuel semble arranger ceux qui, paradoxalement, ont la responsabilité principale d’y œuvrer. Vivement donc qu’elle essaime en d’autres initiatives citoyennes semblables sur l’ensemble du territoire, la résolution de la crise au NoSo relevant au finish d’une responsabilité générale de gouvernants et gouvernés mendiants « sincères » de la paix.

Source: camer.be