Haman Mana, directeur de publication du journal Le Jour, a exprimé ses réserves quant aux accusations portées contre Amadou Vamoulké, ancien directeur général de la Crtv, lors d'une interview accordée à RFI le 3 mai 2024.
À l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, Haman Mana a présenté son nouveau livre, "J’aime l’odeur de l’encre au petit matin sur le papier", publié par les Éditions du Schabel.
Dans cet ouvrage, il rend hommage à la presse écrite et partage son expérience de 35 ans de lutte pour la liberté d'expression au Cameroun. Il y exprime également sa solidarité envers Amadou Vamoulké, l'ancien directeur général de la Crtv, condamné en 2022 pour détournement de fonds publics.
Interrogé par Christophe Boisbouvier de Radio France, Haman Mana a exprimé son scepticisme. Pour lui, les accusations portées contre l'ancien directeur général de la radiotélévision publique camerounaise (2005-juin 2016) ne tiennent pas.
"Non, ce n'est pas possible. Si Monsieur Amadou Vamoulké devait être en prison, ça ne serait pas pour détournement de fonds publics. Non, ce n'est pas possible", a-t-il affirmé.
Selon lui, de nombreuses questions sur le lien entre la procédure judiciaire et l'accusation restent sans réponse. "S'il était en prison pour détournement de fonds publics, pourquoi en sommes-nous arrivés à près de 80 reports d'audience aujourd'hui ? C'est sans précédent dans l'histoire de la justice mondiale. Nous en sommes à près de cent reports... Vous imaginez, près de cent reports ? Pour un procès pénal ? C'est insoutenable pour cet homme (...) Ce n'est pas possible !", a-t-il souligné.
Amadou Vamoulké a été condamné à 12 ans de prison le 21 décembre 2022, après six ans de détention à la prison centrale de Kondengui à Yaoundé. Le tribunal criminel spécial l'a reconnu coupable d'avoir détourné plus de 600 millions de francs CFA, aux côtés de l'ancien ministre des Finances, Polycarpe Abah Abah, condamné à 17 ans de prison.
Dans une lettre adressée au chef de l'État le 29 juillet 2023, Amadou Vamoulké a annoncé sa démission du comité central du RDPC, expliquant que l'injustice dont il est victime et le manque de soutien de ses camarades du parti sont ses principales motivations.