Au Cameroun, le congrès du SDF, le principal parti de l'opposition, s'est achevé hier samedi 24 février à Bamenda avec l'élection de Joshua Osih comme candidat du parti à la prochaine élection présidentielle.
Mais, au-delà de cette élection, un sujet est resté au cœur des préoccupations, ayant même parfois un impact sur le déroulement des travaux.
Il s'agit de la crise anglophone, dont la ville de Bamenda est l'un des épicentres. Autant du fait du contexte que du menu des discussions, il était impossible de passer outre.
Il y eu d’abord le fait que la tenue du congrès a fait l’objet de menaces de la part des indépendantistes. Sur les réseaux sociaux et à travers des tracts déversés dans la ville, ces derniers s’étaient juré d’empêcher par tous les moyens la tenue des travaux.
Les organisateurs ont été obligés de revoir par deux fois leurs plans pour trouver un site pouvant accueillir tous les congressistes. L’option finale du Palais des congrès de Bamenda, réputé appartenir au RDPC, le parti au pouvoir, a ainsi été un choix par défaut.
Face au défi sécuritaire le gouverneur de la région a expressément instauré un couvre-feu de 20 heures à 6 heures du matin, jusqu’à nouvel ordre. Un contexte sécuritaire, toujours précaire, et marqué par l’enlèvement d’un autre haut fonctionnaire dans la journée de samedi, toujours dans l’arrondissement de Batibo, au sud de Bamenda, dont le sous-préfet enlevé le 11 février dernier reste introuvable.
En clôturant les travaux, samedi, Ni John Fru Ndi a fait lire à tous les délégués présents une lettre qu’il a adressée le 10 février dernier au chef de l’Etat Paul Biya.
Dans celle-ci, il s’alarme du pourrissement de la situation et fait le constat que, chaque jour qui passe, un innocent camerounais meurt, une femme perd son mari, ou encore, que des gens abandonnent leurs affaires.
Le congrès a par ailleurs réaffirmé la position du SDF en faveur d'un retour au fédéralisme.