L’armée américaine continue à fournir une assistance aux forces militaires Camerounaises malgré que l’ambassadeur américain dans le pays a récemment accusé les troupes camerounaises de mener des «assassinats ciblés» dans sa lutte contre les séparatistes anglophones.
«Il n’y a eu aucun changement dans l’aide fournie par le Département de la Défense au Cameroun en conséquence directe de la violence dans les régions anglophones du Cameroun», a déclaré le porte-parole du Pentagone, le Maj. Sheryll Klinkel à CNN.
Après sa rencontre avec le président Paul Biya le mois dernier, l’Ambassadeur des Etats-Unis au Cameroun, Peter Henry Barlerin, a prononcé un discours accusant les forces de sécurité camerounaises progouvernementales de mener «des assassinats ciblés, des détentions sans accès à un soutien juridique, à la famille ou à la Croix-Rouge, ainsi que des incendies et des pillages de villages».
Barlerin a également accusé les séparatistes anglophones d’avoir commis «des meurtres de gendarmes, des enlèvements de fonctionnaires et des incendies d’écoles».
LIRE AUSSI: Equipements militaires: les sécessionnistes passent à un niveau supérieur
Les Etats-Unis ont des centaines de soldats au Cameroun chargés de former, conseiller et assister les forces locales dans leur lutte contre l’Etat Islamique en Afrique de l’Ouest, Boko Haram et d’autres organisations extrémistes violentes dans la région du Lac Tchad.
Interrogé sur le soutien de l’armée américaine à l’armée camerounaise dans la lutte contre les séparatistes anglophones, le Pentagone a indiqué à CNN que toute l’assistance militaire au Cameroun est «soumise à un processus de surveillance d’utilisation finale pour s’assurer que l’aide financée par le département américain de la défense n’est pas dirigée contre son but prévu».
En outre, la loi américaine interdit au Département de la Défense de «fournir toute formation, équipement ou autre assistance à une unité d’une force de sécurité étrangère si le Département de la Défense dispose d’informations crédibles indiquant que l’unité a commis une violation flagrante des droits humains».
LIRE AUSSI: Crise anglophone: le Washingtonpost prédit une guerre civile au Cameroun
Klinkel a déclaré que le Commandement Afrique des Etats-Unis, qui supervise les opérations militaires américaines sur le continent, «continuera à coordonner étroitement toutes les questions de coopération sécuritaire avec l’ambassadeur Barlerin et soutient pleinement ses efforts pour encourager les Camerounais à dialoguer et à résoudre les problèmes dans les régions anglophones du Cameroun d’une manière pacifique et démocratique».
Cependant, lorsqu’on lui a demandé si les unités entraînées aux États-Unis avaient été transférées de la lutte contre l’Etat Islamique et Boko Haram aux régions anglophones, Klinkel a déclaré que le ministère de la Défense «reconnaît pleinement que le Cameroun est une nation souveraine et peut transférer du personnel entre unités».
Ce n’est pas la première fois que des questions ont été soulevées au sujet du soutien de l’armée américaine aux forces de sécurité camerounaises. Le Commandement Afrique des Etats-Unis a ouvert une enquête en août dernier pour déterminer si le personnel américain était au courant d’allégations de torture de terroristes présumés par des troupes camerounaises entraînées par les États-Unis sur une base fréquemment utilisée par les conseillers militaires américains.
Klinkel a déclaré que les résultats de cette enquête n’ont pas été rendus publics.