Ambazonie: le Gouvernement donne les préalables pour l’ouverture d’un dialogue

Ambazonie Enlevement Cameroun Bicubic La crise anglophone dure et continue de faire des victimes.

Mon, 18 Jun 2018 Source: L'Essentiel N°169

Hormis la sécession que le gouvernement rejette de facto, les réponses sont apportées aux revendications anglophones et vont au-delà de ce qu’avaient exprimé les syndicats d’enseignants et les avocats. La crise qui s’enlise mélange tout. Des enlèvements, des demandes de rançons, des assassinats en série des éléments des forces de défense et de sécurité, et on en sort plus. La communauté internationale à travers des institutions supranationales ou les chancelleries occidentales au Cameroun, appellent au dialogue et à la retenue entre indépendantistes anglophones et gouvernement. Mais le dialogue semble incertain.

Le mouvement sécessionniste s’étant déjà mué en groupes armés qui attaquent les écoles, les services publics administratifs et des hauts cadres de l’administration. Dans la recherche du dialogue tant souhaité, le président de la Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme, Peter Mafany Musonge qui vient de boucler sa mission d’écoute sur le terrain est revenu avec de nouvelles revendications dont quelques-unes peuvent paraître étonnantes. Face aux nouvelles revendications issues de la mission d’écoute de la Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme ramenées de Bamenda, que peut encore faire le gouvernement et le président de la République particulièrement visé ?

« Initier un dialogue franc, sincère et inclusif entre le gouvernement et les Anglophones, y compris ceux de la diaspora pour trouver des solutions durables à la crise actuelle »

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L’une des recommandations fortes de la mission d’écoute de la Commission nationale pour la pro- motion du bilinguisme et du multiculturalisme demandait aux autorités camerounaises « d’initier un dialogue franc, sincère et inclusif entre le gouvernement et les Anglophones, y compris ceux de la diaspora pour trouver des solutions durables à la crise actuelle. »

Avant d’ouvrir le dialogue, l’opinion publique camerounaise est curieuse de connaître les sujets à discuter au cours de ce dialogue étant donné que la totalité des revendications clairement exprimées ont trouvé des solutions immédiates et d’autres qui demandent un processus de mise en place sont en cours.

Depuis le déclenchement de la crise anglophone en novembre 2016, des voix s’élèvent pour appeler au dialogue. La communauté internationale, les ONG et associations demandent aux parties en conflit (gouvernement et sécessionnistes) à la retenue. Les deux parties se rejettent la responsabilité de la violence. Les technocrates affirment la main sur le cœur que les pouvoirs publics ont le monopole de la violence légitime, pour mieux protéger la population des attaques.

Difficile dans ce schéma de ne pas admettre que les forces de défense et de sécurité agissent en légitime défense pour préserver leur vie, celle des populations et l’intégrité territoriale du pays.

Le gouvernement qui est vivement mobilisé dans la recherche de solutions aux problèmes posés par les syndicats des enseignants et les avocats, à l’aube de la crise anglophone, il est face au mur quand il faut entamer un dialogue avec des acteurs qui pour la plupart avancent masqués et utilisent uniquement le langage de la violence, en brûlant domiciles privés et bâtiment publics administratifs, en exerçant des violences sur les enfants et les enseignants qui n’obéissent pas au mot d’ordre de boycott de l’école lancé par les leaders sécessionnistes.

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Au sortir de la prière spéciale de fin de Ramadan au complexe islamique de Tsinga à Yaoundé, Issa Tchiroma Bakary, porte-parole du gouvernement, en répondant aux questions de la presse a demandé aux sécessionnistes de déposer les armes et de demander pardon à la nation. Des options qui passent pour être des préalables à l’ouverture d’un dia- logue inclusif qui permettra aux anglophones du Cameroun et ceux de la diaspora d’exprimer ce que d’aucuns appel- lent le mal-vivre des anglophones. Tout récemment, Jacques Fame Ndongo, membre du Bureau politique du RDPC parti au pouvoir, et secrétaire à la communication de ce parti, a dans une sortie médiatique, indiqué que le débat sur le fédéralisme n’est plus à exclure dans le champ du dialogue avec les compatriotes

Source: L'Essentiel N°169