Alors que l’Etat camerounais se bat pour réunir les fonds nécessaires au financement de son plan d’assistance humanitaire dans les régions anglophones, le conseil de sécurité des Nations Unis menace de se pencher d’avantage sur la situation socio politique qui prévaut au Cameroun.
Qualifié de difficile et préoccupante, du fait d’un certain nombre de menaces pesant sur la stabilité politique, sécuritaire et socioéconomique du Cameroun, le pays de Paul Biya était l’une des principales sources de préoccupation le 13 juin 2018 lors du conseil de sécurité des Nations unies sur la région Afrique centrale à New- York. François Louncény Fall, le Chef du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (Brenuac), a souligné que les 11 pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) sont soit au milieu, soit au début d’un cycle électoral, ce qui explique en partie les tensions qu’ils connaissent. Les délégués des pays membres du conseil de Sécurité ont Appelé à plus haute vigilance, estimant que le Conseil de sécurité devait se pencher davantage sur ce pays.
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« L’escalade de la violence de cette crise dans les régions anglophones risque de miner les efforts déployés pour stabiliser la situation dans le bassin du lac Tchad. Le potentiel de violence électorale est également grand et risque aussi de saper la légitimité du scrutin. Cette situation exige la plus haute vigilance, de la part des Nations Unis » a estimé Elaine Marie French la représentante des Nations unies à cette réunion.
Plan d’assistance humanitaire « suspect »
Le 23 juin 2018 encore, la coordonnatrice résidente du système des Nations unies au Cameroun Allegra Del Pilar Baiochi dans une correspondance datée du 22 juin s’adressait au gouvernement camerounais, dont l’objet portait sur les évènements relatifs à la crise anglophone. Les Nations Unies par la voix de sa représentante au Cameroun réaffirmaient sa position d’une façon ferme au sujet de cette crise née en octobre 2016 par des revendications corporatistes.
«Le système des Nations unies reste très préoccupé par la détérioration de la situation dans les régions et travaille à renforcer ses capacités et sa présence pour répondre aux besoins d’assistance et de protection des populations déplacées, dans le respect des principes humanitaires et en coordination avec l’effort national. Un appel de fonds a été lancé à cet égard», précisait–elle.
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Au même moment que l’Etat Camerounais, s’active à réunir la bagatelle de 12, 7 milliards pour financer son Plan d’assistance humanitaire d’urgence initié par le chef de l’Etat Paul Biya en faveur des victimes de cette crise anglophone. Même si des acteurs averti y voient en ce plan une générosité Subite et suspecte.
Dans une interview accordée au quotidien mutations ce 26 juin 2018, l’économiste Bernard Ouandji soulignait que « À travers ce plan d’assistance humanitaire, le gouvernement tente de prévenir une intervention éventuelle de l’ONU. Sur le fond l’on peut soupçonner le gouvernement d’anticiper sur l’initiative humanitaire que le conseil de sécurité de l’Onu envisage par rapport à la situation qui prévaut dans les zones anglophones. En anglais on dit « to preempt ».
C’est une manière de dire à l’ONU ne venez plus avec vos casques bleus. Nous sommes déjà en train de faire ce que vous comptez faire ». Mais pour l’heure, l’Onu précise que sa démarche va en droite ligne avec les appels lancés par le secrétaire général de l’ONU. Ils disent vouloir assurer la protection des civils innocents.