Ambazonie: un ministre de Biya échappe de justesse à un enlèvement

Les Ministres Du Gouvernement Archives Le ministre délégué Paul Tasong a failli être kidnappé par les sécéssionnistes en avril dernier

Tue, 22 May 2018 Source: L'Essentiel No 161

Face à la menace terroriste, les autorités administratives multiplient des décisions et arrêtés à la veille de la célébration de la fête nationale du 20 mai 2018.

La ville de Dschang et ses environs ne va pas continuer de servir de base arrière aux membres des milices qui ne cessent de perpétrer des exactions dans la région du Sud-Ouest. L’arrêté N° 05 du mardi 15 mai 2018 signé du préfet de la Ménoua, Balungeli Confiance Ebune portant suspension et réglementation de la circulation dans le département de la Menoua témoigne de ce que la situation sécuritaire est fortement menacée dans son territoire de commandement. On peut lire : « est à compter de la date de la signature du présent arrêté, suspendue l’activité de mototaxis dans certains localités et villages, de même qu’est réglementée l’activité desdites mototaxis dans le département de la Menoua ». Les villages concernés par la suspension de cette activité sont ceux des arrondissements de Dschang, Fongo Tongo, Kong-Ni et de Santchou.

Au premier constat, tous les villages sont ceux qui sont limitrophes avec certaines localités de la région du Sud-Ouest voisine et où des exactions de kidnapping et de terrorismes sont récurrentes ces dernières semaines. Au point de viser même les autorités administratives. Il y a quelques jours le sous-préfet de Fongo-Tongo avait échappé à un kidnapping qui l’avait contraint à se réfugier à Dschang pendant des jours. L’exaction la plus fraiche est l’assassinat du chef du village de Ekeh, survenu dans la matinée du mardi 15 mai 2018.

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Certaines sources y voient même la goutte d’eau de trop qui est à l’origine de l’arrêté préfectoral suscité. Ce d’autant plus que depuis lors, panique et peur se sont emparées des populations du département du Lébialem dans la région du Sud-Ouest et du département de la Ménoua dans la région de l’Ouest qui est la principale voie de contournement pour accéder dans ces circonscriptions administratives de la région du Sud-Ouest.

Base-arrière

A cela s’ajoute, l’attaque le 22 avril 2018 du convoi du gouverneur de la région du Sud-Ouest. Bernard Okilia Bilai avait essuyé des tirs nourris des groupes armés sécessionnistes, au niveau de la bourgade de Lewoh sur la route enclavée qui relie la ville de Dschang et le département du Lebialem. Il allait alors à Menji chef-lieu de Lebialem installer le nouveau préfet de ce département, et ce malgré son escorte par un char militaire. De même, il y a l’enlèvement à Alou dans le Lebialem, le 17 mars 2018 du Pca du Gce board, le Pr Ivo Leke Tambo Fondem, alors qu’il conduisait une délégation d’une trentaine d’étudiants des universités de Dschang et Bamenda pour une excursion académique dans le département du Lebialem.

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Après recoupement, on apprendra que ce groupe armé se réclamant des séparatistes de l’Ambazonie. Ils se proposaient de kidnapper le ministre Délégué auprès du ministre de l’Economie, de la Planification, et l’Aménagement du territoire chargé de la Planification, Paul Tasong. Ce dernier avait fait escale la veille dans la ville de Dschang avant de poursuivre son voyage qui était prévu le jour de cet incident. Seulement, pour certaines raisons, le ministre avait reporté son voyage de 48 heures, et la milice, pris au dépourvu, a mis le grappin sur le cortège du Pr Ivo Leke qui comprenait son véhicule 4x4 et un minibus de 30 places qui transportait les étudiants.

Selon nos sources, les renseignements font état de ce que parmi les membres de ses milices, on retrouve d’anciens étudiants sans emploi, originaires du département du Lébialem. Certains membres ont été reconnus par certains étudiants arrêtés dans ledit cortège.

Mais aussi, il est signalé que plusieurs se réfugient dans la ville de Dschang qui les sert de base arrière pour aller commettre des exactions dans le département du Lébialem en empruntant les routes escarpées et les pistes rurales enclavées pour échapper aux barrières des éléments des différentes unités de la gendarmerie nationale et autres contrôles mixtes.

Source: L'Essentiel No 161