Une enseignante a été mortellement blessée vendredi par des homme armés non identifiés qui ont attaqué son école à Muyuka, dans la région du Sud-Ouest, au Cameroun anglophone, une zone en proie à une grave crise sociopolitique, a annoncé samedi la radio nationale.
LIRE AUSSI: Ambazonie: voici l'identité et la photo du Commandant tué à Bali
Sophie Mandengue Maloba, 42 ans, mère de trois enfants et enceinte, a été surprise sur son lieu de travail par des hommes armés circulant à bord d´une motocyclette, a précisé la radio. "Elle est décédée à l´hôpital où elle a été transportée après l´attaque", a indiqué à l´AFP un journaliste de la radio.
Cette mort violente survient trois jours après le décès d´un enseignant abattu dans des circonstances similaires à Kumba, dans la même région. L´attaque de Kumba avait également causé des blessures à un élève.
Les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest regroupent les habitants anglophones du Cameroun, soit 20% de la population. Elles sont secouées depuis plus d´un an par une profonde crise sociopolitique, qui s´est peu à peu muée en un conflit armé de basse intensité.
Depuis trois mois, des groupes séparatistes armés y multiplient les actions violentes contre des symboles de l´Etat (attaques de gendarmerie, enlèvements de fonctionnaires, accrochages avec l´armée).
A mesure que la crise évolue, de nouveaux groupes séparatistes apparaissent, arborant sur les réseaux sociaux armes et drapeau de l´"Ambazonie", du nom de l´Etat qu´ils veulent créer.
LIRE AUSSI: Mbouda: le Sous-préfet autorise un meeting du SDF, mais prévient!
Depuis fin 2017, les séparatistes anglophones ont tué 31 membres des forces de sécurité, selon une compilation de l´AFP établie sur la base des déclarations officielles. D´autres observateurs à Yaoundé évoquent un bilan plus élevé.
Le nombre de séparatistes ou de civils tués reste inconnu. Prises entre deux feux, les populations des deux régions anglophones font face à des besoins humanitaires grandissants dans des zones très difficiles d´accès pour les ONG.