Ambazonie: vifs accrochages entre le Col Badjeck et Jean Baptiste Placca

Colonel Didier Badjeck Le Col Badjeck n'a pas apprécié la chronique de Jean Baptiste Placca

Wed, 4 Oct 2017 Source: cameroon-info.net

"S’il est vrai que personne ne croit ni à une indépendance ni à un retour au fédéralisme, le fait même que l’on en soit à parler de risque de remise en cause de l’unité nationale est un aveu d’échec pour ceux qui, au pouvoir à Yaoundé, n’ont cessé de banaliser les souffrances et les frustrations d’une partie de leur peuple."

«S’il est vrai que personne ne croit ni à une indépendance ni à un retour au fédéralisme, le fait même que l’on en soit à parler de risque de remise en cause de l’unité nationale est un aveu d’échec pour ceux qui, au pouvoir à Yaoundé, n’ont cessé de banaliser les souffrances et les frustrations d’une partie de leur peuple.

Et, voilà comment un ministre, à mille lieues de la marginalisation que vit une partie de ses concitoyens, en arrive à se laisser aller à des comparaisons malheureuses, du genre de celles qui assimilent les revendications de gens qui souffrent réellement aux pratiques des pires gangsters de notre siècle, les terroristes » dixit le célèbre chroniqueur de RFI.

Le samedi 30 septembre 2017, Jean Baptiste Placca a consacré sa chronique hebdomadaire sur Radio France Internationale (RFI) sur la crise socio-politique qui paralyse les activités dans les régions anglophones du Cameroun depuis un an. Dans cette chronique intitulée «La Fronde des Anglos», le journaliste se livre à une critique acerbe contre le régime Biya qui dirige le Cameroun depuis 35 ans.

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«Les dirigeants camerounais ne peuvent pas décemment continuer à réagir comme si les frustrations qu’énoncent les anglophones, faits et chiffres à l’appui, n’étaient que les caprices de gens jamais contents, toujours insatisfaits, en dépit de toutes les faveurs que le pouvoir peut leur accorder. Il y a des interrogations légitimes sur la place qui est la leur…

Et l’histoire du monde, même l’histoire récente du continent africain montre que les populations qui se sentent mal dans une nation peuvent la quitter, pour aller vivre leur destin ailleurs. Pour le meilleur, ou pour le pire, comme on pourrait le dire pour le Soudan du Sud, par exemple.

Mais, voyez-vous, en dépit de l’enfer qu’ils vivent aujourd’hui, les Soudanais du Sud, s’ils étaient consultés, vous diraient probablement que pour rien au monde, ils ne retourneraient dans le Soudan d’hier» affirme le chroniqueur de RFI.

Le Colonel Didier Badjeck, en service au ministère de la défense, estime que cette dernière sortie de Jean Baptiste Placca est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Piqué au vif, l’officier supérieur est sorti de ses gonds. «Jean Baptiste Placca, vous n'amusez que des affidés sans profondeur stratégique, les Camerounais ne sont pas inscrits au suivisme.

Votre haine dépasse tous les principes déontologiques du journalisme, vous interpellez les ministres de la république sans politesse. Quel est ce langage de quartier ? On ne vous demande pas de leur lécher les pieds mais de soigner votre langage».

Source: cameroon-info.net