Le ministre de la Santé publique s'est-il érigé comme une alternative pour la succession de Biya, si d'aventure, le pouvoir devrait revenir au grand-nord ? En quoi le fait qu'il soit l'un des cadres les plus jeunes de sa localité fait forcément de lui, l'homme le plus écouté au nord du Cameroun? Autant de questions que plusieurs Camerounais se posent, après avoir lus la le journal Le Messager d'hier mardi 02 août 2022.
Lisons ensemble
---
"Dans un contexte du chant de cygne où ses aînés comme : Cavaye Yeguie, Ayang Luc, Amadou Ali, Talba Mala, Zacharie Perevet, Bello Bouba, Hele Pierre . . ., sont très épuisés par trois décennies de routine dans le Renouveau, ils sont affaiblis par les maladies, le jeune ministre Manaouda est devenu la seule Hirondelle capable d'aller chanter le printemps avec la base dans le Grand Nord.
Prenons la permission au professeur Jean Tabi Manga, anciennement Recteur à l’université de Yaoundé 2 pour citer un de ses magnifiques Essais intitulé « Des voix. . . à la voie du temps » , sous-titré « Variations sur la Renaissance, l'Émergence et la Modernité africaines » . L'excellent ouvrage du Recteur est en hommage et en témoignage de reconnaissance à Léopold Sédar Senghor et Aimé Césaire. Eveilleurs et hérauts de la conscience, de la Renaissance nègre. La référence à l'ouvrage du professeur Jean Tabi Manga nous renvoie aux problématiques du temps qu'il fait dans les trois régions septentrionales séquestrées, prises en otages par des caciques, dinosaures, fossiles et apparatchiks collaborateurs du président de la République Paul Biya. Ils sont usés par une longévité aux affaires, des compromis pour quelques-uns infructueux avec le régime du Renouveau. Ils ne sont plus en capacité d'entretenir le rêve avec la jeunesse, ni même de porter des politiques publiques des populations à la base.
Trois décennies de collaboration, des promesses non tenues, y ajouter la fatigue et le poids de l'âge, ils tombent sous le coup d' une proximité aérienne avec les populations du Septentrion. Une esquisse d'analyse montre que tous sont hors-jeu ; ils n'ont plus des forces nécessaires. Ce sont des fossiles qui occupent la place qui devrait revenir à d'autres générations de jeunes ambitieux et charismatiques dont le fond des culottes s' use sur le banc de touche, dans l'attente d' une succession intergénérationnelle, si jamais les croulants acceptaient de passer la main. Toute la génération qui précède le ministre Manaouda Malachie, si elle est encore aux affaires et c'est par dépit, mais en fait, elle est au soir de sa carrière politique et devrait être à la retraite. On ne peut plus faire la représentativité du Septentrion avec : Talba Mala, Cavaye, Ahmadou Ali, Bello Bouba, Ayang Luc, Zacharie Perevet.
Malgré leur arrogance, les trafics d'influence, les chantages, la zizanie, un grand nombre de frustrations, la confiscation des fonctions et postes publics qui au prix des bons arbitrages doivent revenir au Septentrion, ce sont des hommes du passé. Il faut désormais accorder la place au renouvellement politique et l'arrivée des jeunes aux affaires. Le séjour dans les prisons du Cameroun Amadou Vamoulké, Iya Mohamed et Marafa Hamidou Yaya les a vieillis au point qu'ils sont chacun l'ombre de lui-même. On ne peut plus compter sur la famille régnante des Ousmane Mey. D'ailleurs le ministre Alamine Ousmane Mey est réputé distant, pingre et imbu de lui-même. Un fils à papa, éloigné de la base, mais qui pense (comme Frank Biya) que des privilèges de sa naissance avec une cuillère dorée en main, prendront toujours le dessus sur les autres.
Une hirondelle nommée Manaouda
À l'observation des multiples descentes du ministre Manaouda, Malachie auprès des siens dans les zones septentrionales, particulièrement dans la région de l'extrême nord, l'enfant terrible du Mayo Tsanaga a le vent en poupe. Si pour une certaine opinion, il est déjà en campagne pour assurer le leadership des régions septentrionales, que dire de l'effervescence, cette liesse populaire qui grouille des clameurs et des danses populaires derrière lui? Ces milles et un clichés, sont parlants. Combien des membres du gouvernement de Paul Biya, des chefs des institutions d'État comme l'Assemblée nationale ou le conseil économique ressortissants du Grand Nord sont encore seulement capables de drainer autant des foules?
Aujourd'hui, l'homme Manaouda a renversé la vapeur, opéré une transhumance en sa faveur. Sa jeunesse est un grand atout. Les images du chaleureux accueil qui lui est réservé cette harmonie et la proximité-complice avec la base, les émotions et les attitudes chaudes des populations traduisent une certaine expression, un langage qui démontre que le ministre Manaouda Malachie a la mission d'être le porte flambeau du Renouveau dans le Septentrion en attendant que. . ."