Le réveil a été douloureux pour les proches d’Amougou Belinga et Maxime Eko Eko. Les deux présumés complices de la torture de Martinez Zogo n’ont pas été libérés hier comme annoncé. Les documents brandis comme ordonnance provenant du juge d’instruction Sikati II seraient faux. Depuis, le lanceur d’alerte Boris Bertolt qui a consacré sa plume à la défense d’Amougou Belinga depuis de début de cette affaire aligne des pistes pour justifier le changement de dernière minute qui a surpris tout le monde.
Dans un premier temps, le journaliste a laissé entendre qu’il s’agissait un coup d’Etat qui a été déjoué par Paul Biya. Dans la foulée, il annonce des interpellations qui selon lui auront lieu prochainement.
« L’affaire Martinez Zogo est simplement un épisode dans une vaste tentative de coup d’Etat qui a échoué et dont Biya prépare les arrestations. Et les concernés le savent. Si vous ne savez pas ça. Vous ne savez rien de ce pays. », avait-il déclaré.
Dans une autre publication, Boris Bertolt révèle cette fois-ci que le blocage vient du ministre Beti Assomo qui se serait opposé uniquement à la sortie de Maxime Eko Eko. « C’est le ministre de La Défense, Joseph Beti Assomo qui a bloqué la sortie non pas de Jean Amougou Belinga mais de Maxime EKO EKO. Donc le problème du ministre de La Défense C’est Eko Eko », a-t-il laissé entendre.
Il devient de plus en plus difficile de suivre le journaliste dans cette affaire. En effet dès l’enlèvement de Martinez Zogo, Boris Bertolt en violation des règles de base de la confraternité a laissé entendre que le journaliste avait organisé lui-même sa disparition et serait en train de s’offrir une belle vie en cachette. Ces propos ont discrédité Bertolt dans l’affaire Martinez Zogo.
Game changer : les avocats de Maxime Eko Eko brandissent des preuves
La joie a été de courte durée pour les soutiens de Maxime Eko Eko qui espéraient la libération de leur proche hier après avoir pris connaissance de l’ordonnance de main levée de détention provisoire attribuée au juge d’instruction le lieutenant-colonel Sikati II. Le patron des services de renseignement du Cameroun et le président du groupe l’Anecdote Amougou Belinga inculpés de complicité de torture sur la personne de Martinez Zogo ne seront pas libérés. Tel en ont décidé le même juge Sikati et le commissaire du gouvernement dans de nouveaux documents en circulation sur les réseaux sociaux.
Pour autant, les avocats de Maxime Eko Eko ne perdent pas espoir. Ils n’accordent aucune importance aux derniers documents en circulation car ils détiennent des preuves qui confirment que l’ordonnance de la main levée de détention provisoire vient effectivement du tribunal militaire. Ils sont en possession de la décharge qui prouve que c’est le tribunal qui leur a notifié la décision. De plus la remise a eu lieu en présence d’au moins 5 personnes. C’est ce que déclare Me Seri Simplice Zokou au micro de RFI.
« Nous réagissons assez mal et avec beaucoup de stupéfaction. Pour le moment nous nous refusons de faire part d'autres émotions. Pour nous la réalité c'est que ce matin, une décision a été rendue par monsieur le juge d'instruction qui prononce la main levée de la détention provisoire de notre client et ordonne et ordonne sa mise en liberté. Cette décision a été notifié physiquement à mes collègues de l'équipe de défense et cela a été fait en plus en présence de 5 personnes. La remise de cette décision a été suivie d'une décharge.
Nous sommes surpris. Nous attendons que cela nous soit notifié (...) jusqu'à présent nous refusons d'y croire. Ce serait la première fois dans ma carrière de voire une telel situation. Nous espérons que cela ne se peut pour l'honneur de la justice en général et pour l'honneur de la justice camerounaise », a-t-il indiqué.
Selon le lanceur d’alerte Boris Berolt, il s’agit en réalité d’un coup d’Etat qui s’opère au sommet de l’Etat. L’opération selon ses dires aurait échoué et plusieurs personnes seront bientôt interpellées sur instruction du président de la République Paul Biya.