Les conditions de détention à la prison de Kondengui à Yaoundé sont loin d'être excellentes. C'est un secret de polichinelle. Elles sont même exécrables, excusez du peu.
C'est la prison la plus remplie du pays, selon plusieurs sources (les avocats des détenus, les lanceurs d'alerte, les organisations de défense des droits de l'homme, etc.). Les personnes qui y sont allées sont toujours moins enchantées de raconter ce qu'il y passe. Il faut être fou, ou n'avoir vraiment nulle autre part où aller, pour vouloir y retourner.
S'il faut le rappeler, c'est sur ce site délabré et complètement inhumain que sont enfermés le milliardaire, un des magnats de la presse camerounaise Jean-Pierre Amougou Belinga, l'ancien patron de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE), Léopold Maxime Eko Eko et d'autres accusés dans l'affaire de l'assassinat du journaliste et animateur de l'émission Embouteillages sur la radio Amplitude FM.
L'homme de média avait réussi à prouver qu'il détenait des documents à charge qui prouvent les magouilles au sommet de l'État camerounais entre le richissime homme d'affaires susmentionné et des autorités comme le ministre des Finances Louis-Paul Motaze, le ministre d'État, ministre de la Justice Laurent Esso, etc. qui n'ont pas tout de même été arrêtés. En tout cas, pas jusqu'ici.
Longtemps, les observateurs ayant toujours demandé justice pour Martinez Zogo, ont caressé l'espoir de voir à quoi ressemble exactement la tronche de Jean-Pierre Amougou Belinga en prison. Ne serait-ce que pour voir la cellule dans laquelle il est enfermé.
Il nous est revenu que, grâce à son portefeuille toujours rempli, Belinga a réussi à se faire des amis en prison. Sa cellule a été aménagée, de sorte qu'il profite de son séjour au trou plutôt que d'en souffrir. On a même appris, au début de son incarcération, que les autorités de la prison ont fait installer un poste téléviseur dans sa cellule et qu'il recevait la visite de sa femme lorsqu'il voulait tirer un bon coup.
Mais depuis tout ce temps, aucune image du principal concerné n'a fuité. La rédaction a mis la main sur une vidéo de plusieurs secondes dans laquelle on voit comment les prisonniers de Kondengui sont traités, abandonnés à leur propre sort, couchant au sol, certains sur des tôles, le tout dans une anarchie totale. Difficile de respirer de l'air sain sur place.
Dans de telles conditions, Jean-Pierre Amougou Belinga a beau avoir tout l'argent ou l'or du monde et tous les traitements de faveur, il ne peut pas s'épanouir au milieu des autres bandits qui ont plongé pour meurtre, viol, vol, pédophilie, etc.