Attention ! Propos et images sensibles.
Depuis un an, Emeriane Pemba maintient la même version lorsqu'elle évoque la naissance de sa fille Emmanuelle ; une enfant née avec une forme d'anencéphalie.
La famille vit au quartier Ciciba dans la banlieue nord de Libreville la capitale du Gabon.
La petite fille est née avec une protubérance de la peau en plein milieu du visage ce qui lui empêche entre autre de bien respirer.
C'est une malformation congénitale qui se traduit par l'absence de certaines parties du cerveau et du crâne à la naissance.
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Ils ont dit non, j'étais encore sous l'effet de l'anesthésie, j'écoutais des voix qui disaient ''oh c'est un monstre'', affirme Mme Pemba.
Selon la revue scientifique Futura santé, cette maladie touche une naissance vivante sur 5 000.
La famille d'Emmanuelle, 13 mois, doit mener une bataille difficile pour obtenir le traitement urgent dont elle a besoin.
Elle fait également face à une stigmatisation constante qui a commencé avec les sage-femmes lors de sa naissance.
''J'ai pris les vêtements de l'enfant et les ai donnés à la sage-femme. Tout à coup, elle est revenue avec le berceau, le linge et un sac, elle a dit : 'Prenez vos affaires. Ce n'est pas un enfant, c'est un monstre, prenez l'enfant, mais nous ne voulons pas que vous gardiez cet enfant' ", confirme avec plus de détails Eulalie Ngouma, la grand-mère du bébé.
Emeriane et sa famille sont formelles, les propos tenus par le personnel médical quelques instants après son accouchement ont toujours du mal à passer.
Et pour cette famille la stigmatisation et le rejet auxquels ils ont été confrontés à la naissance d'Emmanuelle continuent de jouer un rôle important dans leur vie notamment à travers le regard et les murmures autour d'eux.
A en croire la mère et la grand-mère du bébé , il arrive que des personnes dans la rue les dévisagent, ou les regardent avec insistance pendant que d'autres manifestent leur surprise par des onomatopées.
La petite Emmanuelle déjoue jusqu'ici toutes les statistiques ce qui renforce de fait les espoirs des siens qui prient pour qu'une solution chirurgicale soit trouvée et apporter à la fillette.
Il n'y a pas de cause ou de facteur permanent connus ,à part un malheureux concours de circonstances qui serait favorisé par le manque de vitamine B.
La grand-mère du bébé se plie depuis à ce qui fait désormais partie de son programme hebdomadaire.
Quand elle le peut, elle va toquer aux portes des services sanitaires au sociaux du pays en quête d'aide et d'assistance. La réponse qu'elle reçoit le plus souvent est ''qu'elle n'a pas assez d'argent pour une prise en charge de son bébé.''