Appel au tribalisme: le rappel à l'ordre de Maurice Kamto aux camerounais

Kamto ActII Maurice Kamto déclaré vainqueur de la présidentielle par des résultats provisoires

Fri, 12 Oct 2018 Source: cameroonvoice.com

C'est par la voix de son porte-parole, Olivier Bibou Nissack, que le candidat à l'élection présidentielle du 7 octobre, Maurice Kamto, s'est adressé mercredi aux Camerounais par le biais de la presse nationale et internationale, deux jours après une précédente déclaration faite personnellement pour annoncer sa victoire à l'issue du scrutin.

Le porte-parole du Pr Kamto est revenu sur plusieurs sujets de l'actualité récente relative au scrutin, à l'instar de la présentation de faux observateurs de l'Ong Transparency International, invités par des organisations proches du régime pour apporter leur onction à l'organisation du scrutin par ELECAM.

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Il s'est cependant appesanti sur les manœuvres divisionnistes en cours dans le pays en vue de préparer le terrain à des conflits tribaux dont le but serait de semer le chaos, et partant, de faciliter le maintien au pouvoir du régime en place au cas où éventuellement proclamé élu par la Cour Constitutionnelle, le président sortant ferait face à la contestation de sa victoire par l'opposition.

« Nous avons des informations qui indiquent que des soulèvements et des actes de violence sont en préparation et qui seront mis au compte de Maurice Kamto, nous prenons l'opinion à témoin […] », a affirmé monsieur Bibou Nissack, parfaitement au fait de l'atmosphère sociale déletère qui prévaut dans le pays, où des pontes du régime (toutes régions d'origine confondues) sont en train d'activer des réseaux pour propager l'idée selon laquelle il est inadmissible qu'un Bamiléké, fut-il élu à la majorité absolue, accède à la magistrature suprême du Cameroun. Or Maurice Kamto que des indiscrétions présentent comme le vainqueur de la dernière élection présidentielle (en attendant bien sûr la proclamation définitive –insusceptible de recours- des résultats par la Cour Constitutionnelle) est de cette ethnie que les partisans de la thèse antirépublicaine du « Tout sauf un Bamiléké au pouvoir » vouent régulièrement aux gémonies à chaque fois que le pouvoir du président Biya montre des signes d'ébranlement.

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En fait, depuis l'annonce par Maurice Kamto de sa victoire lundi, des groupes « d'anti-Bamiléké » se sont formés, comme "spontanément", dans certaines grandes villes camerounaises à l'instar de Douala et Yaoundé, pour fustiger "les allogènes bamiléké qui veulent prendre le pouvoir par la force" et leur rappeler que s'ils veulent faire le désordre, ils doivent aller le faire chez eux, c'est-à-dire dans la région de l'Ouest dont ils sont ressortissants.

Même si ces fauteurs de tribalisme sont minoritaires, ils ont l'avantage de bénéficier d'une immunité de fait dans la mesure où ils défendent ainsi –sur commande- le régime qui dispose des moyens de répression. Il suffirait d'une réplique épidermique des stigmatisés pour que des membres des communautés "autochtones" rentrent dans la dance afin de défendre les "leurs" et que la situation dégénère en affrontements intercommunautaires.

Pour Bibou Nissack, la sagesse et le souci de préservation du pays d'un chaos créé de toutes pièces, commande que les personnes issues des communautés ainsi indexées par les partisans du régime ne répondent pas à de telles provocations.

C'est donc une attitude empreinte de sagesse qu'adoptent les partisans de Maurice Kamto, pour priver le pouvoir en place ou déchu, des moyens et prétextes d'installer le cahos avant ou après la proclamation des résultats, pour ensuite leur en faire porter la responsabilité ainsi qu'à leur leader qui a donné le ton lundi en affirmant qu'il défendra le mandat que le peuple lui a donné à travers son vote en sa faveur, autrement, qu'il ne laissera pas voler "[sa] victoire".

Source: cameroonvoice.com