Emmanuel Macron va procéder à une série de rencontres ce mardi avec des acteurs camerounais de divers secteurs. Au rang de ces personnalités, Célestin Tawamba, la patron du GICAM.
Boris Bertolt revient en profondeur sur l'unique sujet qui sera discuté en priorité entre les deux personnalités.
Il s'agit principalement de l'initiative FARM.
La visite du président français, Emmanuel Macron au Cameroun a un important volet économique. Raison pour laquelle, après sa rencontre avec Paul Biya, Emmanuel Macron va également rencontrer le patron du GICAM, Célestin Tawamba. En effet, dans une lettre adressée à Emmanuel Macron le 8 juin dernier, le « patron des patrons » au Cameroun plaidait pour l’organisation d’un sommet Union européenne (UE) – Union africaine (UA). Il arguait à cet effet que « Le bien-fondé de ce sommet tient à l’urgence alimentaire, elle-même nourrie par un environnement inflationniste propice à l’apparition de tensions sociales et politiques ». Pour le président de l’Union des patronats d’Afrique centrale (Unipace) : « La rencontre, qui pourrait se tenir en terre africaine – pour en ajouter à la symbolique –, aurait pour objectif de définir les mesures d’accompagnement des pays africains en vue d’une sortie de crise à court terme et, d’un autre côté, d’engager la réflexion sur une organisation efficace des politiques agricoles, incluant la modernisation du secteur et la promotion de l’agro-industrie et des produits locaux ».
En réponse à cette initiative du président de u GICAM, le président français, Emmanuel Macron, par ailleurs président en exercice de l'union européenne proposait le 25 juin 2022 un cadre pour appréhender de manière coordonnée et solidaire les risques pour la sécurité alimentaire mondiale renforcée par la guerre en Ukraine. L’initiative FARM (Food and Agricultural Resilience Mission) a été lançé et constitue l'un des aspects de la visite de Macron au Cameroun et plus particulièrement de sa rencontre avec Paul Biya et les hommes d'affaires.
Selon l'Elysée, l'initiative FARM repose sur trois piliers : « Un pilier « commerce » vise à garantir la transparence sur les marchés agricoles et à encourager des comportements responsables (en appelant à éviter toute mesure de restriction aux exportations agricoles) afin d’empêcher toute volatilité des prix qui pourrait exclure certains pays de l’achat des denrées nécessaires ; Un pilier « solidarité » prévoit de venir en aide aux pays et aux populations les plus touchées par les effets de la guerre en Ukraine et à soutenir la production et l’exportation des denrées agricoles ukrainiennes, notamment dans le cadre de l’initiative européenne des « corridors de solidarité ». ; Un pilier « production » pour aider les pays à investir dans leur propre agriculture et à développer des modes de production durables, pour renforcer à long-terme leur souveraineté alimentaire et leur résilience face au réchauffement climatique et aux déstabilisations extérieures. Ces investissements pourront venir appuyer des projets existants, à l’image de la « Grande muraille verte », vaste initiative d’agroécologie dans la bande sahélienne. ».
Soutenue par l’Union européenne, l’Union africaine, et le G7, FARM est, respectivement pour chacun des trois piliers, mise en œuvre en partenariat avec l’Organisation mondiale du commerce (OMC), le Programme alimentaire mondial (PAM), et le Fonds international de développement agricole (FIDA).