Après avoir craché à la figure de Biya, Ekanga parle de la loge dont il est le chef suprême

Paul Biya

Mon, 24 Jul 2023 Source: www.camerounweb.com

Wilfried Ekanga ne lâche pas l'affaire. Le brillant analyste politique qui s'est déjà illustré en discutant des problèmes du Cameroun avec le chef de l'Etat français Emmanuel Macron, sort la phase deux de ses tribunes consacrées au chef de l'Etat camerounais.

Pour sa seconde sortie en moins de 48 heures, il parle de la loge dont Paul Biya est le chef et les projet de cette loge qui ont mis le Cameroun, pas sur le chemin du développement, mais à feu et à sang. Une description du Cameroun dont Ekanga est le seul a avoir le secret.



"Dans l'Univers, il y a deux choses fondamentalement impossibles à faire la fois : être une personne lucide et être un supporter de Biya. C'est comme si un toxicomane venait vous expliquer qu'il est contre la drogue. Pour commencer, le RDPC ne possède pas le moindre début de commencement de programme politique, ce qui signifie que c'est en soi une anomalie de voir un jeune Camerounais défendre Biya, alors qu'il serait absolument incapable de vous énoncer une seule ligne du projet de gouvernance du parti des flammes. Mis à part le constat patant que ces fameuses flammes ont mis le Cameroun à feu et à sang, à l'instar de l'inextricable guerre du NOSO, dont les origines résident dans les grosses lacunes en management politique du régime de Yaoundé, et dans son inaptitude chronique au dialogue sincère et citoyen.

Mais le plus drôle, c'est quand vous entendez des biyayistes accuser le MRC d'être une « secte », et Maurice Kamto d'être un « gourou ». Car même le dernier des aveugles a pu remarquer que tous les 7 ans, le RDPC endoctrine ses partisans par des slogans absolument lunaires : « Grandes Ambitions », « Grandes Réalisations », « Grandes Opportunités », bref, de Grandes Hallucinations, un ramassis de phrases creuses sans le moindre plan de matérialisation concrète, exactement comme ces pasteurs véreux et cupides qui font pousser des églises comme des champignons, en les affublant à chaque fois de noms rocambolesques : « Jésus sort par la fenêtre » ; « Marie revient en août » ou encore « Dieu pédale le vélo ».

Et au RDPC, l'église s'appelle « Les Témoins de JéhoBiya. »

Dans l'absolu, le simple fait de voir ces drôles d'individus répéter à tue-tête les termes « secte » et « gourou », prouve à suffisance que la véritable secte, ce sont eux ! Car c'est dans une secte qu'on vous fait réciter des formules génériques, préparées à l'avance. Et quand vous discutez avec dix biyayistes, vous aurez à chaque fois l'impression d'avoir le même acteur devant vous, dont on aurait simplement modifié les traits physiques. Car le choix des mots, la gestuelle agitée (le zèle), la mauvaise foi et le taux moyen de tribalisme, seront outrageusement les mêmes ! Par ailleurs, comme dans toute secte qui se respecte, on leur a enseigné que le gourou est immortel. Voilà pourquoi, bien que Paul Biya, 90 ans, soit actuellement en soins intensifs à Genève (après avoir passé le sommet de Paris sur le Pacte financier mondial à faire la sieste en pleine conférence), ils ont le courage de réclamer sa énième candidature pour 2025 !

Car dans l'esprit d'un sectaire, le gourou est immortel. Il n'est soumis ni aux lois de la physique, ni aux contraintes de la vieillesse, avec tout ce que cela comporte de dégénérescence cellulaire : déficience mentale, perte de la vitalité, de la mobilité, voire de la conscience.

CHER SATAN, JE T'AIME

L'autre anomalie, c'est quand vous qui vivez en Europe (c'est-à-dire comme Biya), êtes préoccupés par l'état inacceptable des routes du Cameroun, et que, pendant que vous vous indignez de la fréquence apocalyptique des accidents mortels, un biyayiste (qui n'est jamais sorti des frontières du Cameroun et qui court chaque semaine le risque de mourir sur les fameux rubans de terre) vous explique en ricanant que « vous allez lire l'heure » et que « Paul Biya va sauf que rester au pouvoir ! ». C'est à ce moment-là que la tristesse vous envahit, car vous constatez que vous avez en face de vous une victime qui s'ignore, un cobaye lobotomisé à la doctrine tribalo-sectaire du gourou Biya, qui ne comprend pas qu'il est le seul perdant de vous trois, et qu'il défend celui qui l'expose à la mort, tout en pourfendant celui qui ne cherche pourtant qu'à protéger sa vie.

Car, comme Paul Biya, vous vivez là où il y a des autoroutes, et où les accidents mortels sont - proportionnellement - 100 fois moins fréquents. Lui par contre, a des rendez-vous quotidiens avec la mort, puisqu'il n'existe aucune différence entre un voyage sur l'axe Yaoundé-Douala et une journée sur le front en Afghanistan. La probabilité d'y rester est sensiblement identique ! Mais plutôt que de joindre ses forces aux vôtres pour réclamer des autoroutes (et en parallèle des comptes à Nganou Djoumessi, qui a réussi l'exploit de ne réaliser que 60 ridicules kilomètres en dix ans, et après avoir vampirisé 450 milliards de FCFA !), le biyayiste choisira de ricaner, convaincu que c'est de vous qu'il se moque, et que c'est vous qui risquez la collision fatale avec un gros porteur chaque matin au sortir de chez vous. C'est cela manquer de lucidité ; c'est ici le paradigme du narcotrafiquant qui dit combattre la cocaïne. Il n'existe aucune logique au comportement d'un biyayiste ; aucune !

Je ne vous apprends rien si je vous renvoie au « Discours sur la servitude volontaire », petit document d'une cinquantaine de pages écrit en 1574 par un jeune garçon d'à peine 16 ans, Etienne de la Boétie. Dans ce livre, le jeune homme fait remarquer que ce n'est pas toujours la force qui permet aux tyrans de se maintenir au pouvoir, mais plutôt l'endoctrinement, c'est-à-dire la capacité du tyran à amener ses ouailles à le vénérer de leur plein gré, malgré ses incompétences et son mépris à leur égard. C'est le syndrome de Stockholm avant l'heure ; la faculté à rendre nos victimes amoureuses de nous et des souffrances que nous leur faisons subir.

De la Boétie écrit : « Les tyrans (...), plus ils ruinent et plus ils détruisent, plus on leur baille et plus on les sert ». Et au pays de Félix Moumié et d'Ossende Affana, vous pouvez constater en effet que plus la misère augmente, plus les routes tuent, plus Douala est inondée, plus l'eau potable et le courant sont rares... et plus les biyayistes s'enfoncent dans leur sectarisme amoureux ! C'est cela, la servitude volontaire.

Pour en revenir à la problématique de l'infrastructure autoroutière, le MRC prévoit dans son programme politique de recourir au désormais courant Partenariat Public-Privé (PPP), qui consiste à déléguer l'essentiel du financement et de la réalisation de l'ouvrage à des particuliers, de préférence des groupes endogènes (entreprises camerounaises ou a fortiori africaines), qui en retour, disposeront d'une concession contractuelle (selon un nombre d'années convenu par les deux parties) sur ces autoroutes, afin de rentrer dans leurs frais et de réaliser les bénéfices mérités, avant de céder l'autoroute à l'État, au terme de la période de concession. Les détails sur la surveillance et la matérialisation de ces idées sont contenues dans ledit programme, disponible gratuitement en ligne.

Car entre-temps, le régime biyayiste lui, procède par IPP (Imbroglio Public-Privé), où, en raison de la mafia généralisée et du vol organisé à grande échelle par des faussaires en costard (à l'image du chef du Cartel en vadrouille à Genève), chacun se rejette la faute de la non-finalisation du minuscule tronçon Yaoundé-Douala (à peine 196 km). C'est ce qui arrive quand on n'a jamais eu de programme politique, c'est-à-dire de plan architectural à partir duquel sont montés les murs de la bâtisse qu'on prétend construire. C'est pour ça qu'ils ont à chaque fois besoin de slogans creux et vaseux pour entretenir les membres de leur lugubre église. Ainsi, ils ont annoncé l'autoroute en 2014 comme ils ont annoncé le tramway en 2011 ou comme Ketcha Courtès a annoncé le téléphérique en 2023. L'objectif n'a jamais changé d'un iota, et il est simple: maintenir endormi l'esprit candide des fidèles, et assurer ainsi la continuité et la survie de la secte. Car chez les Témoins de JéhoBiya, la crédulité des fidèles est le carburant du gourou.

LE CLAP DE FIN :

Mais l'ultime trouvaille de la congrégation biyayiste, c'est de nous dire qu'il faut « respecter Paul Biya », car il aurait l'âge de notre grand-père, et qu'il est donc « un patriarche » (autrement dit, un Zomloa des Zomloa). J'ai pu lire ça et là que, selon la sagesse africaine, l'on doit « honorer les personnes âgées ». D'ailleurs, un des membres de la secte biyayiste a réclamé sur cette page que même si on n'aime pas son gourou au bilan désastreux, il faut toujours mettre « Monsieur », voire « Son Excellence » devant son nom. C'est à ce niveau que j'ai commencé à croire moi aussi en la sorcellerie. Car je ne saurais expliquer autrement cette nouvelle anomalie cosmique. Voilà des individus insolites qui, au nom de la confiscation brutale du pouvoir et du soutien à l'élu du village, ont le courage de pervertir l'enseignement ancestral en présentant la notion de « respect » comme une route à sens unique. Or, le respect, le vrai, est une autoroute à double sens.

Quoique... c'est vrai, j'oubliais : nous parlons ici à des gens qui n'ont jamais vu une autoroute !

Alors, pour mettre fin à cette esbroufe sectaire, nous allons enfin vous dire la vérité : la sagesse africaine n'a jamais recommandé de respecter les aînés ! La sagesse africaine recommande de respecter l'être humain, tout court ! C'est-à-dire que les aînés doivent aux cadets le même respect que ceux-ci leur doivent. C'est ce qui fait fonctionner une société. Vous ne pouvez pas assassiner un enfant au nom de votre droit d'aînesse ; devant la loi comme devant la tradition, c'est un crime, un point c'est tout ! En Afrique, le charisme des patriarches provient de l'expérience accumulée au fil de leur vie, et qui les a transformés en bibliothèques vivantes et en protecteurs des valeurs de la vie, pour la prospérité de la postérité. Mais si un patriarche se met à tuer ses propres enfants et à les priver du minimum vital pendant qu'il mène lui-même une existence de jouissance et d'hédonisme à leurs frais, il perd aussitôt son aura et sa majesté, et donc le respect qui lui est dû.

Je ne respecte pas les assassins, ceux qui tuent sans remords pour préserver leurs avantages. Ils ne méritent aucune considération. Ni en Afrique, ni ailleurs.

Et comme dit le proverbe, « même les idiots vieillissent ».

Or, les biyayistes nous expliquent ici que si Adolf Hitler avait vécu jusqu'à 90 ans, il serait devenu un « patriarche » et qu'il aurait fallu le « respecter », même si le bougre compte 6 millions de juifs morts à son actif, ainsi que le déclenchement du plus grand conflit de l'ère humaine ! Vous constatez ici à quelles profondeurs de délirium l'endoctrinement sectaire peut conduire un être humain au départ lucide. Et vous réalisez ce que j'ai dit d'entrée de jeu : il est impossible d'être à la fois biyayiste et consistant. Car il est consistant (et constant) dans l'inconstance.

( Ne soyez donc jamais sur la défensive face à un partisan de la loge RDPC. Car ce n'est pas un parti, mais un soupçon de parti politique. Et il n'est pas logique que des sectaires vous accusent de sectarisme, et que des lobotomisés notoires vous accusent de suivre un gourou. Un toxico ne combat pas le shit.

En outre, gardez à l'esprit qu'« un vieux qui tue les jeunes est un mauvais vieux ; il faut le tuer ». Cette citation n'est pas de moi, mais provient d'un célèbre député de l'Assemblée Nationale camerounaise, dont le nom m'échappe. Je demanderai aux militants de Cabral Libii de me renseigner. Mais en attendant, j'aimerais leur dire que je suis totalement d'accord avec cette vision des choses !)"

Source: www.camerounweb.com